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Deux mentions «très bien» au Doctorat en santé globale

Depuis 2015, le programme doctoral en santé globale offert par l’Institut de santé globale (ISG) a déjà diplômé près de 40 personnes — la plupart travaillant pour des organisations internationales, de grandes ONGs ou dans des postes gouvernementaux. Leurs recherches portent sur des sujets aussi variés que la santé mentale, la santé numérique, l’action humanitaire, la réglementation internationale en matière de santé, l’approche «one health», ou encore l’épidémiologie. Lors de la dernière session, Awa Babington-Ashaye et Hiroki Saito ont obtenu une mention «très bien» à leur soutenance de thèse. Découvrez leurs travaux et leurs parcours originaux.

Numéro 47 - février 2024

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Awa Babington-Ashaye: un chatbot pour accompagner les personnes hémophiles au Sénégal

Spécialiste en virologie et en biochimie moléculaire, Awa Babington-Ashaye est titulaire d'un Doctorat en sciences biomédicales de l’UNIGE. Elle a dirigé plusieurs initiatives de santé numérique liées à l'éducation et à la prévention des maladies infectieuses et enseigne la communication et la santé numérique à la Grenoble Academic School of Management. Elle est aussi conseillère en santé numérique au Geneva Digital Health Hub et collabore avec l’ONG United People Global.

«Je m'intéressais à l'efficacité potentielle de la santé numérique dans les pays à faibles ressources et, en particulier, à son impact potentiel sur les personnes vivant avec des maladies sanguines rares en Afrique subsaharienne. Mais on manque de données probantes dans ce domaine; j’ai voulu y remédier avec un travail académique rigoureux. Le programme doctoral de l’ISG est idéal pour les professionnel-les de la santé qui, comme moi, souhaitent combiner leur pratique quotidienne avec un travail de recherche. J'ai vraiment apprécié la flexibilité, la qualité et la diversité des cours proposés en collaboration avec la Swiss School of Public Health (SSPH+) et le fait d'être immergée dans un écosystème aussi international.»

L'impact social de l'hémophilie et les stratégies de comportement et de résilience sont en effet influencés par des déterminants religieux et culturels. La maladie est mal connue, en particulier par les personnes qui en souffrent, notamment sa transmission héréditaire et la gestion des risques à la maison. Or, dans ce contexte, une solution numérique pourrait répondre à ce besoin d’information.

«Mon objectif était de comprendre les défis et les préoccupations des personnes atteintes d'hémophilie et de leur entourage au Sénégal, évaluer leurs connaissances et développer des solutions innovantes afin de les aider à mieux gérer leur maladie», détaille-t-elle. «D’où l’idée d’un chatbot éducatif, ou agent conversationnel, en wolof et en français, permettant de répondre aux questionnements des malades et de leur famillle. » Awa Babington-Ashaye s’est alliée à des spécialistes de l’intelligence artificielle pour concevoir un cadre unique en utilisant notamment la compréhension du langage naturel pour produire un chatbot intégré dans une application mobile disponible pour les téléphones Android et iOS. Au vu de son succès, le chatbot est désormais aussi disponible en Côte d'Ivoire, Kenya, et en Gambie. Il est en cours d’adaptation dans d’autres pays comme l’Afrique du Sud.

Thèse de doctorat, sous la direction du Pr Antoine Geissbuhler

BABINGTON-ASHAYE (SARR), Awa. Tackling disease education gaps of People with Haemophilia and obligate carriers in Sub-Saharan Africa through the design and implementation of an original Artificial Intelligence (AI) conversational agent. 2023.

doi: 10.13097/archive-ouverte/unige:174597

Hiroki Saito: prévention et contrôle de l’infection dans les établissements sanitaires au Japon

Hiroki Saito est médecin, spécialiste des maladies infectieuses, basé au Japon. Il a précédemment travaillé pour l'OMS à Genève pour la promotion de l'hygiène des mains et la prévention des infections en milieu clinique. Il a été formé dans ce domaine aux HUG, dont l’expertise mondiale portée par le professeur Didier Pittet et reconnue mondialement.

«J'ai travaillé comme médecin bénévole en Ouganda où l'accès à l'eau était limité, même dans les établissements de santé», raconte-t-il. «Cela m'a incité à en apprendre davantage sur l'hygiène des mains en milieu hospitalier afin de prévenir la mortalité et la morbidité évitables causées par les infections associées aux soins de santé.»

Pendant son doctorat à l’ISG, il a mené des recherches au Japon afin d’évaluer et d’améliorer l'hygiène des mains et la prévention des maladies infectieuses en utilisant les lignes directrices de l'OMS sur l'hygiène des mains et la prévention des maladies infectieuses. «Ma thèse décrit la situation de la prévention et du contrôle des infections dans plusieurs établissements de santé au Japon, et souligne l'importance d'une stratégie multimodale. Dans ce cadre, j'ai formé un groupe de professionnelles et professionnels de la santé en charge ensuite de former leurs collègues, selon le modèle Train-the-Trainer. J’ai pu démontrer que leur intervention a permis au personnel soignant de s’approprier ces concepts et de favoriser un changement de culture en matière de sécurité et d'hygiène des mains au sein de leurs établissements.»

Concernant son choix de mener ce projet au sein du programme doctoral de l’ISG, le Dr Saito ajoute: «Ce fut pour moi l’occasion de me familiariser avec la santé mondiale et les méthodologies de recherche, et d'élargir mon réseau de connaissances parmi le réseau exceptionnel des spécialistes de l’écosystème de la santé mondiale.»

Thèse de doctorat, sous la direction du Pr Didier Pittet

SAITO, Hiroki. Promotion of hand hygiene and infection prevention and control (IPC) in Japan through implementation of the WHO guideline on core components of IPC programmes. 2023.

doi: 10.13097/archive-ouverte/unige:173595

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