Les objectifs de l'étude interdisciplinaire DiffUrb sont d'étudier les concepts et les pratiques adoptés par les villes pour faire face au pluralisme, et de développer de nouvelles approches de la planification orientées vers l'inclusion. La différence en tant que concept comprend deux champs d'investigation concrets : les différences de conditions de vie (niveau et statut individuels, moyens de subsistance et modes de vie) et les différences d'utilisation spatio-temporelle de la ville, participant à ses divers rythmes (distribution spatiale et temporelle des activités et logique d'action et d'interaction).

Les villes se caractérisent par le pluralisme des personnes et des usages. Ce fait devient de plus en plus pertinent dans la pratique de la planification urbaine. Le traitement des différences de conditions de vie et d'utilisation spatiale et temporelle est souvent basé sur une compréhension qui ne prend en compte qu'une seule caractéristique comme le revenu, l'analyse de certains espaces ou d'un moment particulier de la journée. L'étude proposée examine de manière critique cette compréhension restrictive des différences, une compréhension qui impose des caractéristiques exclusives aux individus, aux lieux ou à un moment particulier de la journée, simplifiant ainsi des réalités complexes. Tout d'abord, nous inclurons dans le concept de différence de nombreuses caractéristiques personnelles, spatiales et temporelles existantes telles que la position sociale, le revenu, l'âge, le sexe, la langue, le handicap et la religion, ainsi que l'utilisation différenciée des espaces. L'objectif est de comprendre ces caractéristiques dans leur combinaison intersectionnelle et de dissoudre les représentations d'usages supposés homogènes de la ville. Deuxièmement, nous remettrons en question la compréhension actuelle de la planification urbaine en établissant une nouvelle approche innovante de la planification urbaine - une planification urbaine axée sur la différence. Cette approche conceptualise la différence comme faisant partie de la théorie et de la pratique de la planification.

Nous analyserons les jonctions entre la ville planifiée, construite, vécue et perçue, en abordant ses usages spatio-temporels quotidiens (rythmes urbains) et les pratiques de planification. L'étude sera menée dans quatre villes représentant différentes traditions et constellations de planification, et différents aspects et modèles de la gouvernance de la différence : 1) Genève; 2) Hambourg; 3) Turin; et 4) Bruxelles. Montréal et Prishtina seront également soumises à une brève analyse, en tant que cas contrastés.

Responsable du projet à l'Université de Genève | Professeur Sandro Cattacin

Requérant principal  | Professeur Vincent Kaufmann, Laboratoire de sociologie urbaine (EPFL-ENAC-IA)