Colloque "Frictions urbaines"

Sessions et intervenant-es

QUATRE FRICTIONS

 

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LES (INFRA)STRUCTURES URBAINES

jeudi matin 5 OCTOBRE 2023

Discutant-e : Armelle Choplin (keynote speaker, UNIGE) et Ola Söderström (UNINE)

Présentations de Patrick Belinga (Urban Hub), Sylvy Jaglin (Université Gustave Eiffel), Sébastien Lambelet (Urban Hub) et Jon Schubert (UNIBAS)

La matérialité des villes s’exprime à travers l’organisation infrastructurelle de leur territoire, les politiques et les économies foncières qui les façonnent, ainsi que les services publics et privés qui les gèrent. Si les bâtiments, les rues et les quartiers incarnent une certaine fixité permettant de se repérer, de s’identifier ou de se projeter, ils sont aussi le produit de dynamiques internes et externes caractérisées par des flux de personnes, de capitaux, de matériaux ou de connaissances. Autrement dit, la matérialité urbaine est ancrée dans des lieux, mais aussi dans des réseaux allant bien au-delà des limites physiques de la ville : les liens entre le pouvoir, la gouvernance et la matérialité sont critiques à cet égard et cristallisent, voire institutionnalisent, les conflits d’intérêts, les inclusions et les exclusions qui font la friction urbaine. Cette perspective à la fois matérielle et institutionnelle, territoriale et relationnelle, implique de remonter les filières qui structurent un développement urbain et qui participent ainsi à ses configurations socio-politiques. Quelles trajectoires suivent les politiques urbaines et quelles sont les frictions qu’elles rencontrent lorsqu’elles bâtissent un cadre de vie ? Comment les infrastructures et leurs réseaux concourent au maillage territorial et social d’une ville ? Comment des flux transforment des formes, et quelles sont les relations de pouvoir qui les structurent ? Cette session interroge le caractère réticulaire de la matérialité urbaine et insiste sur les tensions entre celles et ceux qui construisent la ville.

LA VILLE (CONTRE)NATURE

jeudi après-midi 5 OCTOBRE 2023

Discutantes : Joëlle Zask (keynote speaker, Université d'Aix-Marseille) et Joëlle Salomon-Cavin (UNIL)

Présentations de Malou Allagnat (Université de Bretagne occidentale), Alice Guilbert (Urban Hub),  Orlane Moynat (Urban Hub) et René Veron (UNIL)

Ville et campagne, urbanisation et environnement, semblent être historiquement des couples irréconciliables. Si l’urbain souvent s’étale, c’est au détriment des terres agricoles et de ressources énergétiques conséquentes. Mais l’histoire offre aussi des exemples de villes compactes, où la densité permet des économies de moyens tant en termes de production que de consommation. Et la nature s’invite désormais en ville : que ce soit par des projets de renaturation des cours d’eau ou de valorisation des espaces verts, mais aussi à travers les problématiques énergétiques ou climatiques que connaissent nos sociétés contemporaines. Foyers de problèmes environnementaux majeurs, les villes peuvent aussi être des foyers de créativité pour mettre en œuvre des modalités de transition écologique. Comment concevoir la nature autrement que comme une ressource à exploiter ? Nature et urbanité sont-elles vraiment antinomiques ? Quel rôle attribuer aux villes face au changement climatique ? Comment mettre les villes et les pratiques sociales au service de l’aménagement du territoire et du ménagement de ses ressources ? Cette session explore la notion de « nature » et des ressources qui y sont associées en ville, ainsi que les possibilités de conciliation entre développement urbain et sobriété énergétique à l’ère de l’anthropocène.

(PER)FORMER LA CITOYENNETÉ 

vendredi matin 6 OCTOBRE 2023 

Discutant-e : Marie-Hélène Bacqué (keynote speaker, Université Paris Ouest, Nanterre-la Défense) et Lucas Pattaroni (EPFL)

Présentations de Karine Duplan (Urban Hub), Matthijs Gardenier (Université de Montpellier 3), Luca Piddiu (Urban Hub) et Morgane Rudaz (Urban Hub)

La ville est un espace politique et fait l’objet de mobilisations visant à modifier les rapports de pouvoir structurant les accès différenciés à ses opportunités. Menées par des groupes sociaux aux intérêts tantôt convergents, tantôt concurrents, ces contestations peuvent être comprises comme des actes de citoyenneté visant à se réapproprier l’espace urbain, autrement dit une forme de participation “par le bas”. L’espace urbain n’est toutefois pas uniquement l’objet des luttes, il en est également le théâtre, le lieu d’expression permettant de visibiliser les actes de citoyenneté, de performer les revendications, de participer à la démocratie et de (re)façonner les villes. En même temps, les villes sont aussi un terrain d’instrumentalisation de la participation par les autorités et le foyer de citoyennetés à géométries variables. Comment la ville produit-elle des espaces et pratiques de citoyenneté « légitime » ? Et comment en retour des groupes sociaux revendiquent des formes de citoyenneté qui vont reconfigurer les espaces urbains ? En quoi ce double mouvement donne-t-il lieu à de nouvelles frictions urbaines ? Cette session entend donc aborder les frictions générées par les actes de citoyenneté, dans un contexte urbain où cohabitent des populations de plus en plus différenciées, et où les groupes d’appartenances et rapports sociaux se complexifient.

LES DÉVIANCES (DÉ)RÉGULÉES

vendredi après-midi 6 OCTOBRE 2023  

Discutants : Laurent Fourchard  (keynote speaker, CERI Sciences Po) et Loïc Pignolo (Urban Hub)

Présentations de Corentin Cohen (Université d’Oxford), Alice Daquin (ERC Gangs) avec Chiara Feliciani et Lene Swetzer (ERC Gangs), Elorri Harriet (Urban Hub) et Luana Motta (Universidade Federal de São Carlos) avec Géraldine Bugnon (Urban Hub)

L’espace urbain fait cohabiter une pluralité d’acteurs/trices et de pratiques dont une partie est parfois labellisée comme déviante et menaçante. Généralement désignées ainsi en raison de leur “violence”, leur “illégalité”, leur “incivilité”, ou bien tout simplement, de leurs “différences”, ces pratiques se voient problématisées et régulées par des acteurs/trices individuels et collectifs, formels et informels, étatiques, institutionnels et communautaires au nom de motifs variés. En même temps, les individus faisant l’objet de ces régulations résistent ou contestent ces dernières, et trouvent dans l’urbain des ressources spécifiques pour y faire face. Il en ressort un univers complexe où s’enchevêtrent pratiques de transgression et de régulation, qui sont façonnées par la ville en même temps qu’elles contribuent à la transformer. Comment certains phénomènes deviennent-ils des “déviances urbaines”, et comment ce label change-t-il en fonction des époques et des contextes ? Que dissimulent et permettent ces processus de labellisation ? Comment la ville (ses dynamiques, ses espaces, ses populations) affecte-t-elle les politiques de régulation des déviances ? Comment des dispositifs de régulation se manifestent-ils et sont-ils appropriés et détournés au quotidien dans les espaces urbains, par les expériences et les pratiques de différents groupes sociaux ?  Cette session vise donc à explorer les frictions produites par la régulation hybride, fragmentée et ambivalente des déviances en milieu urbain à partir d’un double déplacement du regard : des acteurs/trices étatiques vers les publics soumis à la régulation d’abord, des territoires institutionnels vers les territoires urbains ensuite.

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