Journal n°118

A Venise, combat pour une meilleure architecture

En marge de la prestigieuse Biennale d’architecture de Venise, le «Salon suisse» propose une série de rendez-vous culturels. La professeure Leïla El-Wakil s’est vu confier leur organisation

En marge de la prestigieuse Biennale d’architecture de Venise, le «Salon suisse» propose une série de rendez-vous culturels. La professeure Leïla El-Wakil s’est vu confier leur organisation

«Reporting from the front»: telle est la ligne directrice choisie par la 15e Biennale d’architecture, qui se tiendra à Venise de mai à septembre. Parce que ce thème militant se retrouve également au cœur des travaux de l’architecte égyptien Hassan Fathy, Pro Helvetia s’est naturellement tournée vers Leïla El-Wakil (Unité de l’art, Faculté des lettres) pour organiser son «Salon suisse 2016», en marge de la Biennale. La professeure a en effet dirigé, en 2013, la rédaction d’une imposante biographie de l’architecte, dont les réalisations inspirées des constructions rurales traditionnelles ont ouvert la voie à une nouvelle conception de l’architecture.

Architecture et patrimoine

Améliorer l’architecture actuelle n’est cependant pas chose aisée. «Quand bien même la fonction première d’un logement est d’accueillir familles ou entreprises, des normes contraignantes et un formalisme exagéré ont éloigné l’architecture occidentale de ce but, commente Leïla El-Wakil. Toutefois, on voit émerger une volonté de renouer avec l’architecture traditionnelle et les techniques ancestrales, tout en la modernisant. L’usage de matériaux locaux, tels que la terre crue ou le bambou, permet en outre d’inscrire la construction dans une démarche de développement durable, à contre-courant du bétonnage systématique. Une «meilleure» architecture est donc celle qui respecte ses acteurs, ses hôtes, le patrimoine et l’environnement, tout en offrant une dimension éthique.»

Un programme varié

Regroupés sous le thème «Wake up! A path towards a better architecture», les événements proposés au «Salon suisse» auront ainsi à cœur de faciliter le dialogue entre architectes, historiens de l’architecture et experts du patrimoine de façon à promouvoir de nouvelles perspectives alternatives. L’inauguration fin mai avec une pièce de théâtre didactique écrite par Hassan Fathy sera suivie de quatre événements qui auront lieu chacun sur quelques jours entre juin et novembre. Des intervenants y mettront tour à tour l’accent sur la réinvention de la tradition, l’auto-construction, l’architecture troglodyte et le petit format. Autant d’approches alternatives dont les architectes de demain pourront s’inspirer pour améliorer notre cadre de vie.

| De mai à novembre |

Salon suisse 2016

Biennale d’architecture de Venise