Un Prix genre récompense pour la première fois des travaux étudiants
Le 20 septembre, sept lauréates et lauréats seront récompensés pour l’intégration d’une perspective de genre dans leurs travaux lors d’une cérémonie publique en présence de Micheline Calmy-Rey.
La création d’un Prix genre à l’UNIGE à destination des étudiants montre que le développement et la mise en valeur d’une perspective de genre tiennent une place essentielle dans l’institution. Depuis quinze ans que ce champ d’étude y existe, de nombreuses initiatives prouvent que tenir compte de la construction socio-économique des rôles féminin et masculin est important pour la science et pour la société. Dans le domaine du droit par exemple, intégrer cet outil dans l’enseignement a permis de former des juristes aptes à envisager des normes plus égalitaires, telles que le congé paternité.
De la science à la cité
Pour Lorena Parini, professeure en études genre (Faculté des Sciences de la société) et présidente du comité de sélection, «le premier objectif de ce Prix est de mettre en lumière des travaux beaux, originaux, bien construits et bien pensés selon des critères scientifiques». Cette année, par exemple, la qualité du travail de la géographe Claire Camblain sur la peur des femmes d’accéder à certains espaces publics genevois ouvre des perspectives scientifiques passionnantes pour sa discipline. «Mais son travail représente également un outil extrêmement utile pour la pratique quotidienne des professionnels sur le terrain (urbanistes, politiques, personnel éducatif, etc.) et en cela, il illustre parfaitement notre volonté», ajoute Coline de Senarclens, chargée du projet au Service égalité de l’UNIGE. En créant cette distinction le Service égalité veut en effet populariser l’intégration d’une perspective de genre auprès d’un large public, en montrant les nouveaux éclairages qu’elle peut apporter dans toutes les disciplines et son utilité pour la société dans son ensemble. Cette approche doit encore souvent justifier de sa légitimité et, parmi les 40 dossiers reçus, le Service égalité constate également une représentativité inégale des facultés. La liste des lauréats 2016 est pourtant une première victoire en soi puisque quatre facultés et un institut y sont représentés. Ont été récompensés les travaux de Lauriane Favez (Global Studies Institute), Sarah Destanne De Bernis, Claire Camblain (Sciences de la société), Diana Madsen, Stéphane Mitchell (Lettres), Véronique Sidler (Traduction et interprétation) et Raphael Roux (Droit). La qualité de leurs travaux devrait motiver étudiants et enseignants à intégrer plus systématiquement le genre comme outil de recherche.
Cérémonie publique
Lors de la cérémonie de remise du Prix, chaque lauréat présentera son travail en 180 secondes et se verra remettre un prix de 450 francs des mains de Micheline Calmy-Rey, ancienne présidente de la Confédération et professeure invitée au Global Studies Institute.