Journal n°74

Entre l’Université et la RTS, une proximité naturelle

Directeur de la RTS, Gilles Marchand donne son point de vue sur les rapports entre université et médias électroniques

Uni Carl-Vogt rapproche physiquement l’UNIGE de la RTS. Cette proximité est-elle intéressante?
Elle est à la fois intéressante et naturelle. D’abord parce que l’UNIGE et la RTS ont un mandat public de même nature. Ensuite parce que nos deux institutions doivent faire face à de profondes mutations et qu’il est intéressant de comparer les réponses. Enfin, parce que nous avons tous deux la responsabilité de redonner de la manière la plus adaptée possible à la collectivité publique les moyens qu’elle place chez nous. Je pense notamment à l’animation d’un espace culturel et intellectuel francophone en Suisse.

Quelle place doit, selon vous, occuper la science au sein des médias de service public?
Une place importante, bien entendu, puisque cette dimension fait partie de notre mandat et de notre concession. La question est de savoir comment traiter cette matière exigeante dans des médias généralistes qui, par définition, s’adressent au plus grand nombre. Nous pouvons heureusement différencier nos propositions programmatiques en fonction de la nature de nos supports. La radio accorde ainsi une large place aux expertises et du temps pour approfondir les sujets. A la TV, nous proposons des rendez-vous plus accessibles à des heures de grande écoute, comme 36.9° ou Specimen, auxquels s’ajoutent les documentaires, qui abordent souvent des questions scientifiques. Sur le Web, la plateforme www.RTSdecouverte.ch et le site «avis d’experts» constituent deux initiatives très intéressantes et originales, qui bénéficient d’ailleurs d’un partenariat avec le Triangle Azur.

L’UNIGE diffusera dès cet automne des «MOOCs» (Massive open online courses), par le biais de vidéos. Des collaborations sont-elles envisageables dans ce domaine?
Oui. Nous sommes d’ailleurs en train de les étudier très concrètement. Nous disposons notamment de compétences en matière de captation, de graphisme et de post-production qui pourraient servir l’Université. Il ne fait pas de doute que les MOOCs vont se développer et que, très vite, il sera nécessaire de proposer une réalisation correcte, en particulier pour toutes les données associées au cours. Pour convaincre un public qui est aujourd’hui composé de grands consommateurs de vidéos, l’enseignement à distance ne pourra pas faire l’économie de s’interroger, lui aussi, sur sa mise en forme.


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