Journal n°95

Deux nouvelles chaires pour la Faculté de théologie

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Grâce à deux mécènes, la Faculté de théologie disposera dès l’automne 2015 de deux nouvelles chaires, dont l’une axée sur la formation pratique. L’offre de cours à distance s’étoffera par la même occasion

Quand la Faculté de théologie de l’Université de Neuchâtel a annoncé qu’elle fermerait ses portes en 2015, il est devenu indispensable de restructurer l’enseignement en théologie. Neuchâtel assurait en effet l’enseignement de la théologie pratique pour les étudiants romands, Genève et Lausanne se chargeant de l’enseignement et de la recherche dans les autres branches de la théologie (sciences bibliques, sciences des religions, histoire du christianisme, systématique et éthique). Restriction budgétaire oblige, la filière de formation des théologiens risquait donc d’être fortement affaiblie. C’était compter sans le soutien de généreux mécènes, contactés par l’intermédiaire du Conseil de fondation de la Faculté de théologie de l’UNIGE.

Débouchés professionnels
Grâce aux montants ainsi collectés, Genève créera, dès la rentrée 2015, deux chaires en théologie. La chaire Irène Pictet – une femme qui n’a cessé de s’engager pour la promotion féminine en vivant intensément ses convictions chrétiennes – sera dédiée à l’enseignement de la théologie pratique. Cette branche propose une analyse académique des pratiques et des rites ecclésiaux. «Les Eglises sont confrontées à un monde qui change, il s’agit de réfléchir à leur avenir et à leur organisation, explique Jean-Daniel Macchi, doyen de la Faculté. L’enseignement dispensé en théologie pratique permettra aux étudiants d’explorer cet aspect prospectif devenu aujourd’hui nécessaire. Par ailleurs, dans le cadre de la théologie pratique universitaire, des enseignements dans différents domaines comme, par exemple, la rhétorique ou l’accompagnement personnel, permettent aux futurs professionnels d’acquérir d’utiles compétences.»
Rappelons que pour travailler comme pasteur ou aumônier au sein des Eglises protestantes, il faut disposer d’une solide formation universitaire en effectuant un Bachelor, puis un Master en théologie. Ceux-ci sont ensuite complétés par deux ans de stages et d’enseignements post- universitaires assurés par les Eglises.

Profil féminin recherché
«Le profil recherché pour la chaire de théologie pratique est de très haut niveau académique accompagné d’une bonne expérience de terrain, détaille Jean-Daniel Macchi. Dans l’idéal, nous aimerions pouvoir recruter une femme.» La seconde chaire honorera la mémoire du professeur Jacques de Senarclens, ancien doyen de la Faculté de théologie, dont on célèbre les 100 ans de la naissance cette année. L’orientation de celle-ci sera définie ultérieurement, en fonction des choix opérés en concertation avec l’Université de Lausanne.

Etoffer l’offre
Les mécènes se sont engagés à financer les deux chaires sur une période de dix ans. La Faculté saisira par ailleurs cette occasion pour étoffer son offre de formation à distance. Après le Bachelor en théologie que l’on peut suivre intégralement sur Internet depuis 1998, il sera également possible d’effectuer à distance le Master en théologie, conçu en collaboration avec l’Université de Lausanne et disponible d’ici à quelques semestres. «Les étudiants attendent cette possibilité depuis un moment déjà», note le doyen. La Faculté proposera également à la rentrée 2015 un MOOC sur l’éthique, après l’important succès remporté – près de 10 000 inscrits – par son cours sur Calvin et l’histoire de la Réforme en octobre 2013.