27 mai 2021 - AC

 

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Voyage dans la médecine psychédélique

 

 

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Stephan Eliez

 

Dans son émission du 25 mai, CQFD s’intéressait au potentiel de la médecine psychédélique dans le domaine de la psychiatrie. Face à la dépression et à l’angoisse qui touchent près de 20% de la population sous nos latitudes, la médecine psychédélique propose en effet une approche en rupture totale avec les antidépresseurs et autres anxiolytiques. Les premiers essais cliniques sont spectaculaires, avec près de 80% de rémission.

Même si on ne comprend pas encore très bien comment fonctionnent les thérapies psychédéliques, ces dernières intéressent beaucoup le milieu de la psychiatrie. «L’un des grands défis des traitements de l’anxiété majeure et de la dépression est la vitesse de la réponse à la médication, explique Stephan Eliez, professeur au Département de psychiatrie (Faculté de médecine). La classe des médicaments les plus efficaces – les inhibiteurs de la recapture de sérotonine – agit en général après cinq à sept semaines et n’atteint une pleine action qu’au bout de huit à douze semaines. C’est un temps d’adaptation extrêmement lent durant lequel les malades sont en proie à une grande souffrance psychique. Lors des premiers essais réalisés avec les médications dites psychédéliques, cela a été une grande surprise de constater que les temps d’action étaient extrêmement courts et avaient pu être réduits à quelques heures avec la kétamine ou à quelques jours avec la psilocybine ou le LSD, d’où le grand intérêt de la communauté scientifique.» Les recherches portent actuellement sur des molécules dérivées dissociant l’expérience psychédélique en tant que telle de la réponse sur l’anxiété et la dépression. «Il peut y avoir une appréhension envers l’expérience psychédélique, précise le spécialiste. Celle-ci peut se révéler angoissante. Toutes les études menées actuellement nécessitent d’ailleurs l’accompagnement d’un-e thérapeute.»

 

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