10 juin 2021 - JE

 

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Réforme du cycle d’orientation: les filières ne garantissent pas l’efficacité

 

 

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Le professeur Georges Felouzis et la chercheuse Barbara Fouquet Chauprade, de la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation, livrent leur analyse de la réforme du cycle d’orientation initiée par la conseillère d’État Anne Emery-Torracinta, dans une opinion publiée dans Le Temps.

Spécificité genevoise, le cycle d’orientation a connu de nombreuses réformes depuis sa création dans les années 1960. La dernière proposition en date, intitulée CO22, remet en cause la séparation effectuée à l’issue du primaire en différentes filières. La justification de cette séparation tient en deux principaux arguments, expliquent le chercheur et la chercheuse. Elle garantirait l’efficacité du système d’enseignement en regroupant les élèves en fonction de leur niveau d’apprentissage, tout en permettant de prendre en compte les spécificités de chaque élève afin de leur permettre de progresser.

«Ces deux idées sont fausses», estiment Georges Felouzis et Barbara Fouquet Chauprade. Les systèmes filiarisés ne sont pas plus efficaces à ce stade de la formation que les systèmes ouverts. Les enquêtes internationales montrent même l’inverse, les filières aboutissant surtout à une stigmatisation des plus faibles. «Donner plus de chances aux élèves de réussir en retardant de deux ans le premier palier d'orientation est en phase avec les évolutions contemporaines de la société et les attentes des familles, qui placent l'individu et la pleine expression de ses potentiels au centre des processus éducatifs», ajoutent les deux spécialistes.

Le système de classe hétérogène n’est pas pour autant la panacée si le processus de réforme ne s’accompagne pas d’une analyse approfondie sur la manière d’introduire l’hétérogénéité. À cette fin,  Georges Felouzis et Barbara Fouquet Chauprade préconisent que les classes préservent le mieux possible leur statut d’unité pertinente d’apprentissage. La réforme prévoyant la répartition des élèves d’une même classe au sein de groupes de différents niveaux dans certaines disciplines, il et elle jugent souhaitable que ces regroupements soient les plus souples possibles de façon à tenir compte des progrès des élèves.

«CO22 n'est pas qu'une réforme de structure, c'est aussi et surtout une réforme pédagogique de par les conséquences qu'elle aura au sein même des classes», soulignent Georges Felouzis et Barbara Fouquet Chauprade, qui estiment impérative la participation des enseignant-es au processus lancé par le Département de l’instruction publique.

 

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