Les enfants ont perdu en moyenne dans le monde 74 jours chacun ou chacune depuis le début de la crise sanitaire, ce qui représente environ un tiers d’année scolaire. Ce constat de l’ONG Save the Children était commenté le 2 mars sur les ondes de RTS 1 par Thibaut Lauwerier, chercheur de la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation. Selon lui, «l’épidémie n’a fait que mettre en lumière et amplifier une situation déjà très problématique.» Dans le monde pré-Covid19, en effet, 250 millions d’enfants étaient déjà privé-es de scolarisation. De plus, ajoute le chercheur, le niveau souvent déficient de l’enseignement public dans les pays en développement ne permet pas aux enfants d’acquérir les compétences de base attendues. En raison de cette sous-scolarisation, les familles ayant des revenus à peine suffisants pour scolariser leurs enfants se posent la question de la plus-value du passage à l’école. «Les ménages dans les pays à bas revenus dépensent proportionnellement six fois plus pour l’éducation que ceux des pays à hauts revenus», précise Thibaut Lauwerier. La situation est d’autant plus alarmante que, selon un récent rapport de l’Unesco et de la Banque mondiale, les gouvernements se préparent à réduire leurs dépenses dans l’éducation. L’aide internationale dans ce secteur pourrait, elle aussi, diminuer de 12% d’ici à 2022.