12 mai 2022 - JE

 

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Pas d’enfant, pas d’avenir

 

 

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Philippe Wanner. Photo: DR


Les GINK (pour Green Inclination, No Kids, à savoir «Tendance verte, pas d’enfants») font des émules dans les milieux écologistes avec des arguments de poids. En 2009 déjà, le député des Verts français Yves Cochet avait proposé, lors d’un débat, de limiter les allocations familiales dès le troisième enfant, arguant que le coût écologique d’un enfant européen équivalait à 620 trajets Paris-New York. Une étude émanant de l’Université suédoise de Lund publiée dans la revue Environmental Research en 2017 a par ailleurs affirmé qu’un bébé en moins par famille dans les pays développés correspondrait annuellement à une réduction globale de plus de 58 tonnes des émissions de CO2.

Interrogé dans les pages de La Liberté du 9 mai à ce sujet, Philippe Wanner, professeur à l’Institut de démographie et socio-économie (Faculté des sciences de la société), affiche pourtant un certain scepticisme face à ces arguments: «En tant que démographe, je vois les choses autrement. Commençons par rappeler que pour mener à bien la transition écologique, il faut des bras, des jeunes bras.» La politique de l’enfant unique mise en place en Chine a par ailleurs montré qu’une population vieillissante a des incidences économiques négatives, puisque les aîné-es ne peuvent pas compter sur le soutien financier de la génération suivante, indique Philippe Wanner. «Une population équilibrée est une population dont la pyramide des âges n’est pas accidentée, que ce soit dans un sens (pic des naissances) ou dans l’autre (baisse brutale de la natalité), ajoute le démographe. Si les tendances du type GINK prenaient trop d’ampleur, on se retrouverait donc avec une pyramide des âges inversée qui pourrait poser des problèmes aussi bien économiques qu’écologiques.»

 

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