Le jeune homme n’en est pas à son coup d’essai. Il a déjà mis en œuvre une application visant à rassembler des groupes de personnes pour partager nourriture et culture et développé des ateliers de mouvements destinés à créer la cohésion de groupe. «Il y a beaucoup de potentiel dans le mouvement corporel pour libérer des émotions et créer des connexions entre les êtres humains», explique le jeune créateur.

L’envie d’entreprendre le taraude depuis son enfance partagée entre Chypre, la Chine, le Nigeria et l’Iran. «J’ai toujours eu envie de savoir ce qui se cachait à l’intérieur des machines, raconte Erfan Fazli. Dans les magasins ou les marchés, je finissais toujours par avoir des problèmes à force de toucher à tout.» Arrivé en Suisse il y a six ans, il apprend d’abord le français, puis entame un Bachelor en économie et management à la GSEM, avant de se décider à se lancer dans un second Bachelor, en droit cette fois-ci.

 

À la recherche de solutions

C’est dans le cadre d’un stage de neuf mois chez Impact Hub qu’il s’implique dans la campagne nationale «Mois sans tabac». Il prend alors conscience des méfaits de la cigarette sur la santé et l’environnement. En participant à une opération de ramassage au parc des Cropettes, il récolte plus de 500 mégots en moins de trois heures. «J’ai eu mal aux épaules pendant plusieurs jours après cette opération, se souvient l’étudiant. J’ai surtout été dérangé de trouver autant de déchets dans un parc. C’est là que je me suis lancé le défi de trouver une solution pour y remédier.» Les recherches que mène Erfan Fazli lui apprennent que 75% des mégots se retrouvent dans la nature (source: OMS) et que les communes suisses dépensent plus de 50 millions de francs par an pour les ramasser (source: stop2drop, 2022), alors que des cendriers sont disponibles presque partout. «Ceux-ci ne sont à l’évidence pas très efficaces, constate l’étudiant. Même quand on y jette son mégot, ce dernier continue de dégager de la fumée. Il y a par ailleurs toujours des odeurs désagréables qui émanent des cendriers publics.»

Grâce à son invention, Erfan Fazli s’engage à éliminer certains des aspects négatifs associés à la consommation de cigarettes, tels que la fumée persistante, les odeurs et les déchets, sur la base d’un processus simple dont il garde jalousement le secret en vue d’un futur brevet: il suffit en effet de déposer sa cigarette dans un des cendriers améliorés et la machine s’occupe du reste. «Pour encourager les gens à utiliser ces cendriers, un élément ludique sera ajouté à notre système, comme une couleur verte ou un bruit d’oiseau quand un mégot est éliminé, en guise de gratification», précise Erfan. Afin d’éviter de nouveaux aménagements, le système a de plus été astucieusement prévu pour être installé sur les cendriers existants.

L’avenir de ce projet reste encore à dessiner. Erfan Fazli hésite encore entre la recherche d’investisseurs/euses potentiel-les ou la vente de son idée à des fabricant-es de cendriers. Grâce à sa prestation réussie au Concours, le jeune entrepreneur pourra se fera aider dans ses décisions par Genilem, une association d’aide à la création d’entreprise, en bénéficiant de trois mois de coaching personnalisé.