3 mars 2022 - Melina Tiphticoglou

 

Vie de l'UNIGE

Il y a 150 ans, les femmes accédaient aux bancs de l’alma mater

En 1872, l’Université de Genève devient officiellement accessible aux femmes à la suite d’une pétition signée par 30 «Genevoises, mères de famille». L'année 2022 marque donc le 150e anniversaire de l’entrée des étudiantes à l’UNIGE. Un programme d’événements est prévu pour célébrer ce jubilé.

 

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Portraits d’étudiantes et d’étudiants dans le cadre de l’exposition photographique Inside Out, réalisée par Manon Voland, dans le cadre de la Semaine de l’entrepreneuriat 2018. Photo: J. Erard/UNIGE


Représentant 62% des effectifs, les étudiantes sont aujourd’hui majoritaires à l’Université de Genève. Mais qui sait depuis quand les femmes ont accès aux bancs de l’alma mater? La réponse est depuis 150 ans, soit très exactement 313 années après la création de l’Académie de Genève en 1559. Cette petite révolution est due à la mobilisation d’une trentaine de «Genevoises, mères de famille» qui ont porté une pétition que le Parlement genevois a acceptée en 1872.

 

À l’occasion de ce jubilé, le Service égalité & diversité prévoit une série d’événements – concours photo, tables rondes et conférences – à découvrir dès le 8 mars. «Il nous a semblé important de marquer cet anniversaire, précise Juliette Labarthe, directrice du Service. D’abord pour son aspect historique: la situation actuelle est le résultat de luttes pas si lointaines et il est bon de le rappeler! Mais aussi parce que c’est une façon positive de marquer la présence des femmes dans notre institution sachant qu’aujourd’hui nous avons atteint la parité au sein des étudiant-es, et ce, dans la plupart des facultés.»

L’ouverture officielle des célébrations aura lieu le mardi 8 mars, date de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. La table ronde «Invisibilisées de l’ère du papier au numérique: BASTA!», qui se déroulera à 18h30 à Uni Dufour, questionnera la (non-)visibilité des femmes d’hier à aujourd’hui en cherchant à identifier les mécanismes à l’œuvre, le rôle des individus, ainsi que celui des institutions. «La visibilité est importante pour faire bouger les choses, commente Juliette Labarthe. La proportion de femmes professeures atteint aujourd’hui 30% à l’UNIGE, un bon score, mais très relatif quand on sait que les étudiantes sont largement majoritaires depuis plusieurs années. Un décalage méconnu qui mérite d’être souligné.»

Étudiantes russes en médecine
Lorsque, en 1872, la loi genevoise est modifiée, les premières étudiantes arrivent principalement de Russie pour s’inscrire en sciences ou en médecine. Les effectifs sont importants et, en 1909, les femmes représentent 43% de la population étudiante. Les portes de l’Université demeurent cependant fermées aux Genevoises, qui n’ont pas accès aux études supérieures avant 1922, soit cinquante ans plus tard. Ce moment d’histoire locale sera débattu et développé lors de la table ronde «Si longtemps absentes des bancs de l’alma mater», qui se déroulera le jeudi 31 mars, à 12h15, dans le cadre du Festival Histoire et Cité, en présence notamment d’Irène Herrmann, professeure d'histoire, et de Sarah Scholl, maître-assistante à la Faculté de théologie.

Le 29 mars, à 12h15, lors de la table ronde «Héroïnes éclipsées mises en lumière, double invisibilité», Aline Helg, professeure honoraire de l’UNIGE, spécialiste de l’histoire de l’esclavage, et Bernard Lavallé, professeur émérite de civilisation hispano-américaine à la Sorbonne Nouvelle-Paris III, questionneront la visibilité des femmes d’ici et d’ailleurs en se penchant sur l’histoire de l’Amérique latine et sur celle des esclaves. Korine Amacher, professeure d’histoire russe et soviétique à l’UNIGE, retracera l’histoire de l’émancipation des femmes en Russie entre 1860 et 1930 lors d’une conférence qu’elle donnera le 1er avril à 14h30. Ces deux événements sont également au programme du Festival Histoire et Cité.

Il sera question d’écriture épicène et inclusive lors de la conférence «La langue comme bastion masculin» donnée par Éliane Viennot, le 22 mars, à 12h30. Celle dont les livres ont servi de base pour la rédaction de la charte épicène de l’UNIGE expliquera que le masculin n’a pas toujours dominé dans la langue française. Enfin, la communauté étudiante actuelle est invitée à témoigner de sa réalité en participant au concours photo: «Parcours de vie des étudiantes de l'UNIGE: 150 ans plus tard».

1872-2022: 150E DE L'ENTRÉE DES ÉTUDIANTES À L'UNIGE
Du 8 mars au 1er avril 2022

Programme complet: ici.

 

Café de l’égalité de la Faculté de médecine

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et la Faculté de médecine organisent un événement sur le thème «Les carrières médicales ont-elles un genre?» Plusieurs conférences rythmeront la soirée, qui se terminera par un débat modéré par Isabelle Moncada, journaliste à la RTS. Sébastien Chauvin, professeur associé au Centre en études genre de l’Université de Lausanne, ouvrira le feu avec une présentation intitulée «Le privilège masculin au travail». Il sera suivi par la docteure Ines Hartmann, du Centre de compétence de la diversité et de l’inclusion de l’Université de St-Gall, qui exposera les meilleures pratiques des entreprises suisses en matière d’égalité des chances. Des témoignages et les ambitions des HUG et de l’UNIGE seront également présentés.
Destinée aux étudiant-es en médecine ainsi qu’aux médecins en formation, cette soirée est également ouverte au grand public.

«Les carrières médicales ont-elles un genre?»
Conférences et table ronde
Mardi 8 mars 2022 | 17h30-19h30
Auditoire Marcel Jenny, HUG, sur inscription ou en ligne.
Pour en savoir plus

 

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