Leçons inaugurales / d'adieu

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Les leçons inaugurales et d'adieu sont la première et la dernière leçon publique d'un-e professeur-e à la Faculté des lettres. Venez les découvrir et apprendre davantage sur leurs recherches.

Programme du semestre de printemps 2024

18h15-19h15
Bâtiment des Philosophes, salle PHIL201
Entrée libre
 

4 mars

Prof. Antoine ACKER
Département d'histoire générale

Leçon inaugurale

Bienvenue sur la planète Terre: la destination finale de l'histoire

Que se cache-t-il derrière la courbe de l’augmentation continue de CO2 dans l’atmosphère mesurée depuis 1958 ? Quels sont les facteurs sociaux, culturels, politiques et économiques à l’origine de la surexploitation des ressources terrestres ? Parce qu’elle dévoile des chaines de causalité sur le temps long, l’Histoire peut nous renseigner sur les structures ayant mené à la formation de l’Anthropocène, une nouvelle ère géologique marquée par l’intervention systémique des humains sur la planète. À cette fin, nous réfléchirons dans cette conférence à une pratique de l’Histoire reposant sur l’étude des humains dans les limites de l’écologie de la planète et dans leurs interactions avec les autres espèces la composant.

8 avril

Prof. Tatiana SMOLYAROVA
Département d'études méditerranéennes, slaves et orientales, Unité de russe

Leçon inaugurale

L'imaginaire géographique dans la poésie russe du 18e siècle

La poésie russe du XVIIIe siècle est restée pendant longtemps un sujet doublement détaché: elle l'était par rapport au XVIIIe siècle européen (on ne sait toujours pas dire avec certitude si la Russie a connu son «Siècle des Lumières») et par rapport à la littérature russe dite «classique» - notamment la prose du siècle suivant. On pouvait contempler et admirer ces tableaux poétiques sans trop réfléchir à l’idéologie qui les avait produits. Dans la tragédie de la guerre en Ukraine que nous vivons aujourd’hui, cette poésie de l’expansion impériale acquiert une nouvelle dimension. La leçon examinera l’interaction entre l’idéologie et l’esthétique. Comment et pourquoi les poètes russes de l’époque rendent-ils l’expansion géographique tellement attrayante? Peut-on toujours s’émerveiller de la beauté de ces vers tout en étant effrayé-e par leurs échos lointains? Cela nous amène, bien sûr, à la question plus générale de la perception de la culture russe dans le monde d’aujourd’hui.

15 avril

Prof. Ur SHLONSKY
Département de linguistique

Leçon d'adieu

Émile Ajar est-il Romain Gary, ou le contraire ?
Regards linguistiques sur les phrases copulatives

Au premier abord, la structure des phrases à copule est rudimentaire : deux termes séparés d’une forme du verbe être. Depuis Russell et Frege, on distingue les phrases copulaires prédicatives, comme Romain Gary était un bon romancier, où une propriété, ‘un bon romancier’, est attribuée à un individu, ‘Romain Gary’, des phrases d’identité, comme ‘Emile Ajar (c’)est Romain Gary’, où l’on affirme l’identité de deux individus.

Si la copule établissait une symétrie entre deux termes, on pourrait inverser les termes car ‘p = q’ est remplaçable par ‘q = p’ dans toute formule mathématique. Pourtant, l’inversion des termes dans Romain Gary était un bon romancier résulte en l’agrammaticale *un bon romancier était RG. Les choses sont plus subtiles dans les phrases d’identité. Bien que EA était RG soit grammaticale, cette phrase n’est pas une inversion innocente de RG (c’)est EA. Par exemple, elle est inappropriée dans le dialogue suivant : A : « Je viens de lire La Vie Devant Soi. » B : « Mais tu sais que RG c’est EA ».

Je tenterai de démontrer que ces asymétries découlent des propriétés grammaticales des phrases à copule, des structures syntaxiques qui les sous-tendent.

29 avril

Prof. Eric EIGENMANN
Département de langue et de littérature françaises modernes

Leçon d'adieu

Quelques siècles de dramaturgie à (l'Université de) Genève

Une transmission, plutôt qu’un adieu. Je souhaite dégager les grandes lignes de l’histoire et de la nature singulière de la dramaturgie universitaire à Genève, ainsi que quelques réflexions – certaines concerneront la théorie du théâtre – inspirées par mes années d’activités dans cette discipline. En rappelant l’évolution de celle-ci, de la dramaturgie aux études théâtrales, je saluerai aussi le nouvel élan qui lui est offert aujourd’hui. Mais pourquoi donc « quelques siècles », plutôt que les deux derniers seulement ? Réponse le 29 avril.

6 mai

Prof. Pauline NOBLECOURT
Département de langue et de littérature françaises modernes

Leçon inaugurale

Collectes de témoignages et écritures collectives :
Comment faire entendre d'autres voix sur les scènes contemporaires ?

Le théâtre contemporain, très influencé par les formes documentaires, s’est largement emparé du témoignage, que ce soit en le mettant directement en scène, à l’instar du verbatim theatre, ou bien en le traitant comme « matériaux » à recomposer, voire à réécrire.

Pourquoi et comment les auteurs et autrices s’emparent-ils de témoignages pour les réécrire ? Alors qu’il s’agit souvent de spectacles ayant pour objectif de donner la parole à celles et ceux qui ne l’ont pas, la réécriture et la mise en scène ne contribuent-elles pas à réduire les témoignages à des marqueurs d’authenticité ? Comment les aspects éthiques de cette relation avec les témoins sont-ils envisagés ? Cette réflexion nous conduira à interroger les liens entre recherche et création dans le champ théâtral contemporain.

3 juin

Prof. Baptiste LE BIHAN
Département de philosophie

Leçon inaugurale

Les univers multiples : une hypothèse scientifique ?

Présentation et modération :
Prof. Francesca SERRA, doyenne de la Faculté des lettres