Ozcan YILMAZ
M. Ozcan YILMAZ
Chargé de cours
Histoire contemporaine
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Biographie
Il a obtenu son doctorat en études internationales à l’IHEID de Genève avec sa thèse portant sur l’évolution du nationalisme kurde en Turquie. Il est titulaire d’un diplôme d’études approfondies en relations internationales (mention histoire .et politiques internationales) obtenu dans le même institut et d’une licence en sciences politiques obtenue à l’Université de Genève. Ses recherches portent sur l’histoire des relations internationales, du nationalisme kurde, du Moyen-Orient, de l’Empire ottoman et de la Turquie contemporaine.
Dans le cadre du Bachelor en Relations Internationales de l’Université de Genève, il enseigne l’histoire transnationale des XIXe et XXe siècles, l’histoire de la diplomatie multilatérale et des organisations internationales et l’histoire du Moyen-Orient contemporain
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PRIX PIERRE DU BOIS 2012 - OZCAN YILMAZ
Ce prix récompense la meilleures thèse de doctorat en histoire du temps présent soutenue dans l'Unité d'Histoire internationale de l'Institut de hautes études internationales et du développement à Genève au cours de l'année écoulée. Le Prix Pierre du Bois a été décerné le 14 septembre 2012 au Dr Ozcan YILMAZ pour sa thèse en histoire du temps présent intitulée "Du groupe ethnique à la nation: la formation des petites nations et les Kurdes de Turquie" et soutenue sous la direction du professeur André Liebich. Cette thèse a été défendue à l'Institut de hautes études internationales et du développement à Genève, département d'histoire internationale, pendant l'année académique 2011-2012.
Résumé de la thèse récompensée en septembre 2012:
En adoptant le modèle théorique de M. Hroch, «la formation des petites nations», cette thèse analyse l’émergence et l’évolution du mouvement national kurde en Turquie.
En analysant les caractéristiques des activistes kurdes (origine sociale, position sociale, origine géographique, lieu d’activité) et leurs activités (culturelles et politiques), elle identifie les trois phases que la « formation des petites nations » traverse, Phase A (activités littéraires limitées à une intelligentsia), Phase B (activisme politique d’une «minorité agissante» dont le but est d’étendre la «conscience nationale» aux autres membres du groupe ethnique) et la Phase C (mobilisation des masses, acceptation de la «conscience nationale» par les membres du groupe ethnique et leur mobilisation). Elle identifie également les facteurs à l’origine des passages d’une phase à l’autre et à l’extension de la conscience nationale sur le plan social (des élites aux masses) et géographique (d’une région aux autres).
Cette thèse soutient que le mouvement national kurde en Turquie est caractérisé par un développement inégal.
Ainsi, une première Phase A (1898-1914) est suivie par l’échec d’une Phase B (1914-1920).
La création du nouvel État turc et la destruction des derniers vestiges de l’identité ottomane aboutissent à l’émergence d’un mouvement insurrectionnel qui sera écrasé par le nouvel État.
Cependant, la formation d’une intelligentsia kurde aboutit, dès 1950, à une nouvelle Phase A qui débouche sur une Phase B (1965-1971), déborde le cadre de l’intelligentsia et devient un mouvement de masses (Phase C) qui a un caractère continu depuis les années 1990.
Selon cette thèse, les Phases A et B du mouvement sont caractérisées par un rôle décisif de l’«ascension sociale» et du «facteur générationnel». Dans la Phase A, les membres du groupe ethnique ayant connu une ascension sociale sans être assimilés sont les premiers à développer un intérêt pour la langue, l’histoire, le pays et le folklore kurdes.
Dans la Phase B, ce sont les plus jeunes d’entre eux, caractérisées par un «patriotisme des Lumières», qui deviennent les plus enthousiastes partisans du mouvement.
Sur le plan géographique, la première « agitation patriotique » se limite à une intelligentsia kurde basée à Istanbul, avec quelques appuis à Diyarbekir et à Bitlis. Mais, c’est depuis la région de Diyarbekir que la deuxième « agitation » s’étend vers les autres régions kurdes. Le niveau élevé de la communication sociale, résultant de l’existence des relations de marché liées à une production à petite échelle de biens de consommation et à une importante mobilité sociale horizontale, est à l’origine du rôle particulier de cette région.