Il y a un peu plus d’un an, la pandémie de Covid-19, totalement imprévisible, faisait son apparition. Nos vies, nos habitudes, nos manières d’interagir avec les autres ont profondément changé, et la sphère du sexuel et de l’intime n’a certes pas échappé aux bouleversements que la diffusion du virus nous a imposés.
Il a fallu un certain temps – nécessaire à surmonter les obstacles liés aux mesures d’urgence, mais aussi à conquérir un premier et indispensable recul – avant que plusieurs études voient le jour partout dans le monde, issues de disciplines et d’approches différentes, animées par le projet de mesurer les effets que la Sars-Covid-19 a pu avoir et aura peut-être durablement sur les sexualités, reconfigurées dans leurs pratiques et relations qu’elles impliquent. L’Université de Genève, comme bien d’autres académies, n’a pas manqué d’investir ce nouveau champ de recherche.
Dans l’esprit d’un grand nombre, la nouvelle pandémie, considéré dans ses effets sur les sexualités, a été immédiatement mise en parallèle avec celle du VIH-Sida, qui a débuté voici quarante ans. Des comparaisons ont été vite esquissées sur les manières dont la recherche s’est développée, sur la temporalité et les processus conduisant à la découverte des vaccins, sur les politiques sanitaires qu’il convient de mettre en œuvre en cas de pandémie.
Plusieurs questions attendent cependant des réponses : Comment les relations sexuelles se sont-elles modifiées à l’ère de la Covid-19 ? Quels nouveaux modes de vie sexuelle se sont-ils développés, et pour qui ? Comment les minorités sexuelles et de genre traversent-elles cette pandémie ? Les droits humains de ces minorités sont-ils protégés ? Les recherches académiques et les politiques publiques dans le domaine du sexuel ont-elles évolué sous l’impulsion de cette nouvelle crise sanitaire ?
Avec l’organisation de cette e-conférence, le Centre Maurice Chalumeau en sciences des sexualités de l’UNIGE souhaite partager les réflexions que proposent sur ce sujet des expertes et experts issu-es de différentes disciplines et divers contextes géographiques. Le postulat si souvent répété selon lequel « il y aura un avant et un après Covid-19 » invite à entamer d’ores et déjà l’analyse des nouveaux paradigmes au sein desquels les sexualités, toujours en devenir, pourraient s’inscrire dans ce temps d’après qui tarde à venir mais qui s’annonce dès aujourd’hui.