Cycles semestriels

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La géopolitique est communément comprise comme l’étude de la politique internationale conduite par les États ou par des entités non-gouvernementales telles que les associations ou mouvements militants dont l’action déborde les frontières territoriales. À l’occasion de son cycle de conférences du semestre de printemps 2023, le Centre Maurice Chalumeau en sciences des sexualités de l’Université de Genève – CMCSS, avec ses multiples partenaires, invite à réfléchir à la manière dont les sexualités influencent la politique internationale et en subissent aussi les effets, au gré de relations qui déterminent ce champ d’études émergent qu’est la « géopolitique sexuelle ».

Les sexualités font l’objet d’une instrumentalisation à des fins politiques au niveau national et international, dans toutes les régions du globe et l’histoire nous présente d’innombrables exemples où les sexualités ont été au cœur d’enjeux internationaux, notamment en pacifiant certains conflits ou, à l’inverse, en en générant de nouveaux. Dès lors, comment les politiques internationales se positionnent-elles par rapport aux questions sexuelles et comment le sexuel influence-t-il ces politiques ? Quels impacts les mobilisations sociales en lien avec les sexualités peuvent-elles avoir sur les décisions politiques ? Comment concilier la sexualité-intimité et la sexualité dite politisée ?

Une conférence et trois projections de film suivies d’un débat réunissant des personnes concernées et des expert-es issu-es de différentes disciplines – sciences sociales et politiques, études genre, droit, histoire, médecine – nous aident à aborder ces questions. Dans le monde d’aujourd’hui, où les interconnexions globales façonnent notre quotidien jusque dans la sphère privée, il importe d’analyser les enjeux internationaux au prisme de ce qui relève peut-être du plus « intime » : la sexualité.

Mardi 4 avril 2023
L'action humanitaire au prisme du sexuel : quelles réponses?
Une discussion entre Nelly Staderini et Valérie Gorin

Mardi 4 avril 2023 | 18h30 | Musée International de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

L'action humanitaire au prisme du sexuel : quelles réponses?
Projection du film Let's talk about it suivie d’une discussion entre Nelly Staderini & Valérie Gorin, en partenariat avec le Centre d’études humanitaires de Genève et le think tank Foraus.

L’action humanitaire se construit entre autres autour du droit fondamental d’accès aux soins pour toute personne, notamment dans le domaine de la santé reproductive et sexuelle. Les organisations humanitaires actives dans ce secteur font cependant souvent face à de nombreux défis pour garantir un accès aux soins libre et sécurisé, en particulier pour les populations affectées en raison de leur genre et de leur sexualité. Il y a d’une part les contraintes amenées par les contextes d’urgence (conflits armés, catastrophes ou migration) qui impliquent violences et disruption des systèmes de soins et d’autre part, les obstacles juridiques, normatifs ou moraux posés par des environnements politiques et/ou culturels sensibles. Un dialogue entre deux intervenantes expertes interroge ces défis au regard des enjeux académiques et des réponses humanitaires en matière de santé reproductive et sexuelle, principalement sur les questions relatives à l’avortement, la contraception, les violences sexuelles et l’inclusion des minorités sexuelles.

18h30 | Mots de bienvenue

Pascal Hufschmid, Directeur du Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (MICR)
Ferdinando Miranda, Directeur exécutif du Centre Maurice Chalumeau en sciences des sexualités de l’Université de Genève (CMCSS)

18h40 | Projection d’un film de la Fédération Internationale de la Croix-Rouge en partenariat avec la Croix-Rouge du Malawi et United Nations High Commissioner for Refugees-UNHCR sur la prévention des violences sexuelles au Malawi, Let’s talk about it, 2009, 8’49.

18h50 | Discussion suivie d'un débat avec le public:

Nelly Staderini, Responsable médicale de l’Unité santé femmes et enfants et référente santé sexuelle, reproductive et violences sexuelles, Médecins Sans Frontières (MSF)
Valérie Gorin, Historienne et sociologue, responsable des programmes au Centre d’Etudes humanitaires (UNIGE/IHEID)

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© Université de Genève 2023 – photographe mandatée S. Forestier

Jeudi 27 avril 2023
Travail du sexe : quelles trajectoires transnationales juridiques, politiques et de luttes?

Jeudi 27 avril 2023 | 18h30 | Uni Mail MS150

Travail du sexe: quelles trajectoires transnationales juridiques, politiques et de luttes?
Projection du documentaire Les prostituées de Lyon parlent suivie d’une conversation avec Yumie Volupté & Thierry Schaffauser, en partenariat avec la Law Clinic sur les droits des personnes vulnérables de l’UNIGE & l’association Aspasie.

En 1975, plus d’une centaine de travailleureuses du sexe (TDS) envahissent l’église Saint-Nizier à Lyon. Durant neuf jours, elles occuperont, nuits et jours, l’édifice religieux afin de porter leurs revendications relatives à leurs statut, droits et conditions de travail, ainsi que pour dénoncer l’hypocrisie de l’État sur leur activité et protester contre la répression de la chaine pénale à leur égard. Dans le sillage de cette révolte, peut-on aujourd’hui parler de droits acquis par le mouvement de lutte des TDS et de reconnaissance du travail du sexe par l’État ? Cette soirée est l’occasion d’interroger les trajectoires juridiques, politiques et de luttes transnationales du travail du sexe. Suite à la projection du documentaire Les prostituées de Lyon parlent de Carole Roussopoulos (France, Noir & blanc, 46min, 1975), la Law Clinic propose un état des lieux et une analyse du traitement juridique du travail du sexe. Suivi d'une conversation avec des personnalités concernées par et engagées dans le mouvement actuel pour les droits des TDS qui dialoguent autour des luttes, des droits, de la politique et des obstacles à l’exercice du travail du sexe.

18h30 | Mots de bienvenue
Lauriane Pichonnaz, chargée de projets au Centre Maurice Chalumeau en sciences des sexualités de l’Université de Genève (CMCSS)
Pénélope Giacardy, coordinatrice d'Aspasie
Quentin Markarian, Co-responsable de la Law Clinic sur les droits des personnes vulnérables et doctorant UNIGE

18h40 | Projection du documentaire
Les prostituées de Lyon parlent de Carole Roussopoulos (France, Noir & blanc, 46min, 1975)

19h30 | Présentation du cadre légal
Carla Hunyadi
& Christophe Lecomte, étudiantexs Law Clinic

19h40 | Échanges et discussions
Yumie Volupté
: Travailleuse du sexe & militante, créatrice du site d’éducation sexuelle Close To You
Thierry Schaffauser : Travailleur du sexe, militant français, auteur, co-fondateur du STRASS (Syndicat du TRAvail Sexuel).

Modération : Quentin Markarian, co-responsable Law Clinic

20h20 | Verrée

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© Université de Genève 2023 – photographe mandatée S. Forestier

Jeudi 4 mai 2023
Violences sexuelles et crimes de masse : quelle justice ?

Jeudi 4 mai 2023 | 18h30 | Uni Mail, Salle MS 150

Projection du documentaire Viols de guerre - 70 ans d'histoire d’une arme taboue suivie d’une discussion entre Florence Darques-Lane & Véronique Nahoum-Grappe modérée par la Professeure Sévane Garibian. Soirée co-organisée dans le cadre du cours de la Prof.e Garibian « Droit pénal international, crimes internationaux et justice transitionnelle ».

Les violences sexuelles et sexistes sont au cœur des crimes de masse – génocides, crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Elles contribuent à la terreur et aux pratiques de cruauté qui caractérisent les crimes internationaux les plus graves. Le corps des femmes, en particulier, a de tout temps été l’objet d’enjeux fondamentaux entourant la commission de telles violences, leur répression, leur réparation et leur prévention. De par leur nature même, les crimes d’ordre sexuel sont pourtant parmi les plus difficiles à mettre au jour, à appréhender, à prouver. Les traces de cette violence singulière, souvent insaisissable et non reconnue, sont portées par les victimes, survivant-es, témoins et au-delà : ces traces hantent les sociétés au sein desquelles la criminalité de masse a eu lieu. La discussion faisant suite à la projection du documentaire Viols de guerre - 70 ans d'histoire d’une arme taboue de Danièle Alet (France, Couleur et Noir & Blanc, 52 min, 2019) invite à un échange interdisciplinaire autour de la signification, de la portée et du traitement juridique de tels crimes dont les effets dépassent les générations et le temps.

18h30 | Mots de bienvenue

Ferdinando Miranda, Directeur exécutif du Centre Maurice Chalumeau en sciences des sexualités de l’Université de Genève (CMCSS)
Sévane Garibian, Professeure ordinaire, Faculté de droit, Université de Genève

18h40 | Projection du documentaire

Viols de guerre - 70 ans d'histoire d’une arme taboue de Danièle Alet (France, Couleur et Noir & Blanc, 52 min, 2019)

19h30 | Échanges et discussions

Véronique Nahoum-Grappe, anthropologue, chercheuse à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) au LAP, Laboratoire d'Anthropologie Politique. Membre du comité de rédaction de la revue Esprit.
Florence Darques-Lane, juriste spécialisée en enquêtes et poursuites de droit pénal international et droit international humanitaire - actuellement procureur principal international pour la fondation Global Rights Compliance en Ukraine.

Modération :
Sévane Garibian, Professeure ordinaire, Faculté de droit, UNIGE

20h30 | Verrée

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© Université de Genève 2023 – photographe mandatée S. Forestier

Mardi 7 mars 2023 | 18h30 | Uni Mail MS130

Géopolitique(s) sexuelles(s)
David PATERNOTTE, Directeur de l'Institut de Sociologie de l’Université libre de Bruxelles.
Conférence suivie d’un débat avec l’AESPRI - Association des Étudiant·e·x·s en Science Politique et Relations Internationales de l’UNIGE

Loin d’être cantonnée au domaine de l’intime ou du privé, la sexualité a toujours été un site d’investissement important pour les pouvoirs publics. À des fins tant internes qu’externes, les États s’intéressent depuis longtemps à la manière dont les individus s’emparent de leur corps, se reproduisent et se donnent du plaisir. Ces dernières années, on note toutefois une recrudescence de cet intérêt étatique pour la sexualité, tant sur la scène nationale qu’internationale. Loin de passer ces questions sous silence, les États et leurs leaders multiplient les prises de position et la production de discours. À partir de trois exemples récents (les débats sur l’ouverture du mariage aux couples de même sexe, les valeurs européennes et les mobilisations anti-genre), cette intervention tentera de mieux cerner les contours actuels de cette géopolitique de la sexualité.