23 septembre 2021 - AC

 

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Le dilemme du cobalt

 

 

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Dorothée Baumann-Pauly.

Pour atteindre les objectifs globaux censés freiner le changement climatique, la demande en minerais et métaux (cobalt, cuivre, nickel, etc.) – utilisés dans les technologies vertes – est appelée à augmenter de manière exponentielle. Le scepticisme qui prévaut quant à la durabilité des grands projets miniers attirait l'attention de swissinfo.ch le 19 septembre dernier.

Poursuites judiciaires, manifestations violentes et tollé suscités par l’expansion rapide des projets miniers dans de nombreuses régions de la planète ont conduit les fabricants de véhicules électriques et autres firmes actives dans les énergies renouvelables à étudier à la loupe leurs chaînes d’approvisionnement en minerais et métaux. Différentes voies sont empruntées par les sociétés de négoce en matières premières pour développer un approvisionnement traçable et responsable, en particulier dans le cas du cobalt en République démocratique du Congo (RDC). «Le fait qu’il existe deux théories, voire plus, portant sur la façon d’améliorer la situation en RDC démontre que l’industrie n’est pas entièrement alignée, juge Dorothée Baumann-Pauly, directrice du Geneva Center for Business and Human Rights. Et qu’elle ne s’investit pas pleinement dans l’amélioration de la situation dans ce pays.» À Berne, le gouvernement suisse a cherché à encadrer le secteur. Mais les directives purement volontaires n’ont que peu d’effets, d’où les appels à un devoir de diligence imposé aux entreprises (initiative populaire «pour des entreprises responsables»), rejeté dans les urnes en novembre dernier. «Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, estime Dorothée Baumann-Pauly. Certaines entreprises développent des projets de traçage pour des produits de base bien spécifiques mais la plupart sont dans l’incapacité de cartographier leurs chaînes d’approvisionnement en remontant jusqu’à la source. Les attentes en matière de transparence ne feront que croître dans le futur. Le secteur du négoce des matières premières saisit ces attentes mais n’est pas encore tout à fait prêt à y répondre.»

 

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