18 novembre 2021 - AC

 

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Apprendre l’anglais grâce à «Game of Thrones»

 

 

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Roberto Paternostro

 

L’hiver arrive. Derrière cette phrase banale se cache l’une des répliques les plus célèbres d’une série télévisuelle de ces dix dernières années: «Winter is coming.» Celles et ceux qui la connaissent sous cette forme ont regardé Game of Thrones en version originale. Et peut-être, par la même occasion, leurs compétences en anglais se sont-elles améliorées. En effet, selon un sondage commandé par le centre de langues Berlitz France Licorne, il serait plus utile de visionner une série ou un film pour apprendre l’anglais que de suivre des leçons dans une école. Le 5 novembre, la Tribune de Genève, dans son supplément «Formation», s’intéressait à ce moyen pour se familiariser avec la langue de Shakespeare.

Pour Roberto Paternostro, directeur de la Maison des langues et maître d’enseignement et de recherche à l’École de langue et de civilisation françaises (ELCF), visionner une série en version originale permet indéniablement de prendre ses marques avec la langue. Selon lui, les séries «permettent de se familiariser avec une langue proche des productions authentiques des locuteurs/trices et, comme elles se basent sur l’image, elles permettent d’avoir davantage accès au contexte et à la situation de communication, qui englobe également les gestes et les expressions.» Le spécialiste précise toutefois: «Il ne faut pas sous-estimer le fait que les individus regardent souvent les séries avec des sous-titres, ce qui peut biaiser la perception et donner l’impression de "mieux" comprendre une langue. Dans l’idéal, après quelques épisodes avec les sous-titres, il faudrait essayer de continuer le visionnage sans aide.» En d’autres termes, les films et séries que l’on retrouve sur les plateformes de streaming sont d’éventuels outils pédagogiques à manier avec précaution, les expert-es interrogé-es dans leur ensemble s’accordant sur un point essentiel: l’interaction entre l’enseignant-e et l’élève manque cruellement lorsqu’on visualise un film. Et cela reste un élément capital pour pouvoir acquérir et pratiquer une langue.

Au-delà des intentions commerciales de la compagnie, le sondage commandé par le centre de langues Berlitz soulève diverses questions, comme celle, par exemple, de savoir si les Français-es auraient plus de mal que les Suisses et Suissesses à apprendre l’anglais. Pas de raisons à cela, selon Roberto Paternostro, «mais le plurilinguisme institutionnel et social de la Suisse permet de grandir et de vivre dans un pays ouvert à la diversité linguistique et culturelle».

 

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