18 février 2021 - JE

 

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La ruée vers Mars

 

 

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Vue du cratère de Jezero, où doit atterrir Perseverance, la sonde de la NASA. Photo: ESA


C’est presque un embouteillage. Le 9 février dernier, la sonde Hope des Émirats arabes unis s’est mise en orbite autour de la planète Mars et a envoyé quelques jours plus tard un magnifique cliché de notre voisine. Le lendemain, c’était au tour de Tianwen-1, un engin chinois, d’approcher la périphérie martienne. Enfin, ce jeudi 18 février, le rover américain Perseverance devrait se poser à la surface de la planète pour sonder la structure géologique de son sous-sol et la composition chimique de ses roches, avec la possibilité de rapporter des échantillons, une première qui permettrait une analyse détaillée du sol martien. Si ces trois missions se superposent, c’est qu’il existe une fenêtre de temps très limitée, lorsque Mars et la Terre sont le plus près l’une de l’autre, pour envoyer des sondes en réduisant au minimum la durée du voyage.

Astronome et vice-recteur de l’UNIGE, Stéphane Berthet commente dans les colonnes du Temps du 11 février la nouvelle tentative chinoise après un échec il y a près de dix ans. Lancée fin 2011 en collaboration avec la Russie, la sonde Yinghuo 1 avait en effet pour mission de rapporter un échantillon de Phobos, satellite de Mars. Mais elle n’a jamais atteint l’orbite et s’est écrasée au Chili quelques mois plus tard. Pour Stéphane Berthet, il s’agissait avant tout d’un échec russe: «Avec Tianwen-1, la Chine veut montrer qu’elle peut y arriver seule.» Après un essai réussi d’alunissage sur la face cachée de la Lune en 2013 avec le rover Yutu, les Chinois pensent donc tenir leur revanche. Le plus dur reste à faire, nuance toutefois le vice-recteur: «Se poser sur Mars est une opération délicate. La Chine a montré qu’elle savait le faire sur la Lune mais les données sont désormais beaucoup plus complexes à traiter.» 

Tianwen-1 embarque une importante liste d’instruments d’observation, dont une caméra haute résolution, un radar, un spectromètre, un détecteur de particules ainsi qu’une station météo. Cela dit, sur le plan purement scientifique, c’est la mission américaine Perseverance qui va focaliser l’attention des astrophysiciens. «Les Chinois ne sont pas encore prêts à rivaliser avec les Américains, résume Stéphane Berthet. Mais ils montrent qu’ils maîtrisent des technologies complexes et qu’ils font aujourd’hui partie des grandes puissances spatiales.» 

 

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