12 avril 2022 - UNIGE

 

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Deux chercheurs en neurosciences cliniques sont lauréats du Prix 3R 2022

 

 

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Photo: DR

 

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Le Dr Francis Rousset et le professeur Pascal Senn, tous deux chercheurs au Département de neurosciences cliniques (Faculté de médecine), sont les lauréats 2022 du Prix 3R, qui récompense des travaux de recherche participants à réduire, raffiner et remplacer l’expérimentation animale. Cette distinction leur est attribuée pour leur étude intitulée «Phoenix auditory neurons as 3R cell model for high throughput screening of neurogenic compounds».

 

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Francis Rousset (à gauche) et Pascal Senn, les lauréats 2022 du Prix 3R. Photo: Dr


Les neurones auditifs reliant les cellules sensorielles de l'oreille interne au tronc cérébral sont des cibles pertinentes pour les interventions pharmacologiques visant à protéger ou à améliorer la fonction auditive dans diverses formes de surdité neurosensorielle. Dans les laboratoires de recherche, des composés neurotrophiques sont couramment utilisés pour améliorer la survie et favoriser la régénération des neurones auditifs. La recherche dans ce domaine repose toutefois principalement sur l’utilisation de modèles animaux. De plus, un obstacle important retarde les éventuelles applications cliniques de ces stratégies chez l'homme: le manque de modèles in vitro puissants permettant un criblage à haut débit de composés otoprotecteurs et régénérateurs qui pourraient par la suite être testés chez l’humain. Des neuroprogéniteurs auditifs (ANPG) «phoenix» récemment découverts, dérivés de souris et dotés d'une capacité sans précédent d'auto-renouvellement et de production de neurones auditifs matures, offrent désormais la possibilité de surmonter ce problème.

L’étude de Francis Rousset et Pascal Senn approfondit la caractérisation de ce nouveau modèle d'ANPG phoenix. Ceux-ci offrent une gamme considérable d'avantages: physiologie et morphologie permettant de reproduire in vitro le ganglion spiral (structure indispensable à l’audition), variabilité expérimentale faible, résolution à l’échelle d’une seule cellule, et grande facilité de culture et de croissance. Cette dernière capacité permet de facilement conserver les neurones phoenix et de les distribuer dans d’autres laboratoires. Si ces neurones sont initialement isolés à partir de souris, leur grande capacité d’expansion et de conservation permet néanmoins de de plus recourir aux animaux pour en obtenir et permettent également de remplacer certaines expérience invasives et contraignantes sur des animaux. Ainsi, conformément aux principes des 3R, les neurones ANPG phoenix permettent de réduire et de remplacer l’expérimentation animale dans certains aspects de la recherche sur le système auditif.

Le prix sera remis lors d’une cérémonie organisée par la Faculté de médecine le 7 juin prochain.

 

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