29 novembre 2023 - UNIGE

 

Vie de l'UNIGE

Audrey Leuba nommée rectrice de l’Université de Genève

 

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Audrey Leuba. Photo: Niels Ackermann

 

Lors de sa séance du mercredi 29 novembre 2023, le Conseil d’État a nommé la professeure Audrey Leuba rectrice de l’Université de Genève pour la période du 1er avril 2024 au 14 juillet 2028, confirmant ainsi le choix de l’Assemblée de l’Université. Entretien.

Le Journal: Repenser le vivre ensemble et rétablir des liens forts au sein de la communauté constituent vos principales priorités. Comment interprétez-vous cette notion du vivre ensemble dans le contexte universitaire ?
Audrey Leuba
: Les années covid ont fondamentalement transformé la manière dont nous concevons le rapport au travail, le rapport aux études, le rapport à l’autre également. Au sein de l’Université cela a généré parfois de l’isolement et contribué à affaiblir le sentiment d’appartenance. Repenser le vivre-ensemble vise à (re)donner à chacune et chacun l’envie d’étudier et de travailler ensemble sur un campus vivant et riche en activités, de tisser des liens et de tirer de précieux enseignements de cette expérience. Cela implique également d’avoir une université qui s’ajuste au mieux aux attentes des membres de la communauté en matière d’égalité, de diversité et d’inclusion, s’agissant des questions de précarité ou d’employabilité; une université qui se montre attentive aux parcours des étudiantes et des étudiants ainsi qu’à celui des autres membres de la communauté. 

 

Vous envisagez une université qui ferait figure de modèle sur le plan de la transition socio-écologique. Quel est, selon vous, le chantier prioritaire?
Le modèle de transition socio-écologique implique un engagement de toutes et tous, étudiantes et étudiants, personnels administratif et technique, corps enseignant et rectoral, afin de concevoir et mettre en œuvre des changements significatifs visant à la réalisation d’un campus plus durable. Une approche participative renforcera également le sentiment d’appartenance.

L’Université est riche de parcours différents. Comment envisagez-vous de stimuler la participation au sein de l’institution de manière à valoriser cette diversité?
La participation est le fondement de la démocratie. Elle renforce également le sentiment d’appartenance et contribue, ce faisant, à améliorer le vivre-ensemble. Différents moyens permettent de la stimuler au sein de l’Université. Sur certaines thématiques bien précises, comme en matière de transition socio-écologique, cela peut prendre la forme d’un soutien du Rectorat à des projets associatifs, émanant des associations d’étudiant-es ou des collaborateurs/trices de l'enseignement et de la recherche visant à un meilleur respect de l’environnement. Pour ce qui a trait aux activités des instances participatives de l’institution, stimuler la participation exige le développement d’un travail étroit avec les organes de consultation et/ou décisionnels, notamment l’Assemblée de l’Université, sur toutes les questions importantes pour la communauté au quotidien, d’une part, et sur les grands défis auxquels l’Université doit faire face, tels que le programme Horizon Europe, les finances ou la précarité, d'autre part.

Pouvez-vous présenter brièvement votre future équipe rectorale?
Elle est en cours de constitution, mais je veillerai à une composition équilibrée avec la présence de femmes et d’hommes représentant différentes facultés, offrant des compétences et des sensibilités qui se complètent, à l’image de ce qu’est notre communauté universitaire.

Lors de votre désignation par l’Assemblée de l’Université, vous avez évoqué la rédaction d’un plan stratégique pour l’UNIGE...
C’est en effet la première tâche à laquelle je veux m’atteler avec la nouvelle équipe rectorale. C’est un excellent point de départ, l’occasion de souder une équipe autour des questions fondamentales qui se posent à notre institution et de les mettre en discussion aussi auprès des différentes instances participatives. Ce, notamment auprès de l’Assemblée de l’Université avec laquelle j’imagine des échanges réguliers et fructueux, à l’image de ceux qui ont accompagné le processus de désignation.

Une nomination historique
La décision du Conseil d’État genevois de nommer Audrey Leuba fera date dans l’histoire de la République. C’est en effet la première fois qu’une femme dirigera l’institution, 464 ans après sa création par Jean Calvin. «Je félicite chaleureusement Audrey Leuba pour sa nomination à la tête de l’Université de Genève, déclare l’actuel recteur Yves Flückiger. La décision de placer une femme à ce poste me réjouit particulièrement. Elle témoigne du chemin parcouru par l’institution ces dernières années en matière d’égalité. Audrey Leuba prendra les rênes d’une institution polyvalente, prête à répondre aux grands défis que notre société doit affronter. Elle saura la porter avec enthousiasme et compétence, et pérenniser la qualité de sa recherche et de son enseignement.»

Les améliorations apportées par l’Assemblée de l’UNIGE au processus de recrutement et de désignation du recteur ou de la rectrice ont contribué au succès de cette candidature. «L’Assemblée de l’Université se réjouit de la nomination de la professeure Leuba, souligne son président Thierry Mathieu. Elle lui souhaite une excellente prise de fonction et forme le vœu, en sa qualité d’autorité représentative de la communauté universitaire, d’une fructueuse collaboration avec elle. L’Assemblée remercie par ailleurs l’actuel Rectorat d’avoir accepté un prolongement de mandat dans des circonstances particulières, ainsi que le Conseil d’État pour sa disponibilité.»

Adoption de la cinquième convention d’objectifs
Lors de sa séance du 29 novembre, le Conseil d’État a également adopté la convention d’objectifs (COB5) pour la période 2024-2027. «Le montant de 25.75 millions prévu pour les quatre années à venir, le plus important de toutes les conventions signées depuis la nouvelle loi sur l’université, témoigne de la confiance et du soutien des autorités cantonales à notre égard», souligne le recteur Yves Flückiger. L’essentiel de ce financement (soit 19,75 millions) répond aux objectifs de développement et de consolidation des projets de l’institution. «C’est un signal très fort qui nous permettra de contribuer à répondre aux grands défis planétaires et à mettre en œuvre notre plan d’action en faveur du corps intermédiaire, avec un financement dédié à hauteur de 5 millions de francs.» Le reste du financement, soit 6 millions, contribue à l’assainissement budgétaire de l’institution, confrontée à une dynamique d’augmentation des charges, notamment salariales et énergétiques. Il complète les efforts entrepris par l’Université. 

 

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