11 mars 2021 - Jacques Erard

 

Vie de l'UNIGE

Bilan des examens à distance après une année de pandémie

Les taux de réussite et de participation ainsi que les témoignages d’enseignant-es sur la dernière session d’examens à distance témoigne de la capacité de résilience des étudiant-es.

 

 

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Après la session d’examens de mai-juin 2020, qui avait donné lieu à des taux de réussite légèrement plus élevés que l’année précédente (+ 5,8%) et à une baisse de la participation (-2%), la session de janvier-février 2021 semble marquer un retour à des taux similaires à ceux d’avant la crise sanitaire. C’est l’un des principaux enseignements que l’on peut tirer du bilan chiffré fourni par le Rectorat la semaine dernière. Une tendance qui se vérifie au travers des témoignages d’enseignant-es chargé-es d’organiser ces examens à distance.

 

Premier constat établi par Céline Carrère, directrice au Rectorat et responsable de la coordination des sessions d’examens avec la vice-rectrice Micheline Louis-Courvoisier: «il ne semble pas y avoir eu de décrochage massif des étudiant-es, en termes d'exmatriculation, de demande de congés, d'absentéisme aux examens ou d'échec pour celles et ceux qui se sont présenté-es aux examens. Et si ces chiffres ne disent rien de la souffrance des étudiant-es, ils témoignent de leur incroyable capacité de résilience. L’impact de la pandémie sur les conditions d’étude et la santé mentale des étudiants fait d’ailleurs l’objet d’une enquête menée par l’Observatoire de la vie étudiante, qui nous permettra bientôt d’avoir des données à ce sujet.»

Les chiffres montrent que le taux de participation à cette dernière session est en légère hausse, alors que les demandes de congé avaient été plus nombreuses qu’habituellement en mai-juin 2020. Le taux de réussite est, quant à lui, quasiment équivalent à celui des sessions de janvier-février de 2019 et de 2020.

 

Amélioration des scénarios d'examen

«Cette session s’est bien déroulée, constate Omar Benkacem, responsable du dispositif informatique pour l’Université. Les enseignant-es ont amélioré leurs scénarios d’examen et se sont familiarisé-es avec les outils, ce qui se reflète dans le nombre de problèmes informatiques signalés aux équipes techniques nettement moins élevé que durant la session de mai-juin 2020».

Professeur au sein du groupe Méthodologie et analyse de données (FPSE), Paolo Ghisletta indique avoir fourni avec ses assistant-es un travail important pour empêcher les possibilités de communication entre étudiant-es lors de l’examen: «Nous avons modifié le format en mettant en place une structure complexe afin d’éviter que les étudiant-es ne passent les mêmes questions de l’examen simultanément.» L’équipe du professeur Ghisletta s’est appuyée sur les recommandations du Pôle de soutien à l’enseignement et l’apprentissage (SEA) et sur les informations du portail de l’enseignement qui s’est avéré une ressource très utile dans cette démarche.

Le contrôle d’identité, la prévention de la fraude et la communication avec les étudiant-es ont été des questions centrales des examens à distance au sein de la communauté, et ont fait l’objet d’une recommandation du préposé cantonal à la protection des données et à la transparence, suivie d’un débat à l’Assemblée de l’Université qui a entraîné une modification de la directive sur les examens.

Sur un plan pratique, les enseignant-es se sont attaché-es à une mise en œuvre garantissant le meilleur déroulement possible des sessions d’examens. Plusieurs enseignant-es ont ainsi eu recours à un contrôle d’identité via Zoom. En dépit de son caractère parfois ressenti comme intrusif et de la gêne inhérente au fait de se savoir observé-e, le dispositif a été plutôt bien accueilli par la plupart des étudiant-es, qui partagent le souci de limiter la tricherie, selon les réactions rapportées par des enseignant-es. Celles et ceux qui le souhaitaient avaient également la possibilité de se rendre dans une salle du campus pour passer l’examen.

 

Tests à blanc bénéfiques

L’utilisation du «chat» par une centaine ou plus d’étudiant-es sur Zoom pouvant s’avérer difficile à gérer pour les surveillant-es, les équipes du professeur Ghisletta et de ses collègues ont créé des groupes de 25 à 30 individus sous la surveillance d’une personne. Une démarche similaire a été adoptée en Faculté de médecine, selon Vanessa Lavallard, responsable de l’organisation des examens pour les deuxièmes et troisièmes années, qui se déroulent sous la forme de contrôles continus toutes les quatre semaines. Pour limiter la charge des surveillant-es, seuls les messages relatifs à des problèmes informatiques étaient pris en compte. Les étudiant-es de médecine étaient invité-es à rejoindre le zoom 1 par 1 pour procéder à la vérification de l’identité au moyen de la carte multiservice de l’Université.

Les essais en amont des examens pour ce format particulier se sont également avérés un important facteur pour le bon déroulement de la session. «Nous avons fait passer à nos étudiant-es des tests à blanc, ce qui les a beaucoup aidé-es à aborder l’examen avec sérénité», relève Paolo Ghisletta.

De manière générale, au prix d’un important investissement en amont, les enseignant-es ont acquis une riche expérience dans la préparation des examens électroniques à distance au cours de cette dernière année. Autant les examinateurs de la Faculté de médecine avaient été pris de court en 2020, à la veille des contrôles continus, en raison de la situation sanitaire et de l'engagement des enseignant-es clinicien-nes et des étudiant-es sur le front du covid – une situation qui avait d’ailleurs conduit à une session d’examens non-sanctionnels en juin – autant «cette fois-ci, on peut dire que tout s’est bien déroulé», conclut Vanessa Lavallard.

 

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