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Coup de jeune pour le Centre de recherche sur le diabète
Pour ses 10 ans, le Centre du diabète entre dans une nouvelle phase. Sa nouvelle stratégie donne une place plus large aux jeunes chercheurs et chercheuses pour favoriser la collaboration, l'innovation et l'excellence scientifique. Autre objectif essentiel: renforcer le partenariat avec les malades et stimuler le dialogue entre la clinique et les laboratoires de science fondamentale.
Numéro 54 - octobre 2025
© iStock
Avec près de 500 millions de malades dans le monde — et plus de 500 000 en Suisse — le diabète reste un problème majeur de santé publique. À Genève, un centre dédié existe depuis 10 ans, et a été le premier centre de recherche thématique créé par la Faculté de médecine. «Le Centre s’attache à accélérer la traduction de la recherche issue de nos laboratoires en résultats concrets pour les malades, à promouvoir des thérapies innovantes et à renforcer la visibilité internationale», indique Tim Frayling, professeur ordinaire au Département de médecine génétique et développement de la Faculté de médecine et nouveau coordinateur académique du Centre. «A mon sens, penser la recherche de manière plus inclusive est gage d'innovation scientifique. Et pour favoriser une approche plus horizontale et plus proche des réalités du quotidien, nous avons voulu donner une place prépondérante aux jeunes chercheurs et chercheuses.»
Early Career Researchers Committee, un instrument au service de la relève
Dirigé par Karim Gariani, médecin adjoint agrégé et responsable de l’Unité de diabétologie des HUG, et Eva Brú Tarí, maître assistante au Département de médecine génétique et développement, le Early Career Researchers Committee offre aux chercheurs et chercheuses émergentes une plateforme pour influencer les priorités scientifiques du Centre, développer de nouvelles idées et construire des projets interdisciplinaires. «L’une de nos priorités sera de renforcer les synergies entre les médecins clinicien-nes s’intéressant à la recherche et les chercheurs/euses du domaine des sciences fondamentales afin favoriser la création et le développement de projets de recherche communs de nature translationnelle,» souligne Karim Gariani. «C’est pourquoi nous allons organiser des séminaires et des formations en commun pour croiser les expertises et instaurer une culture de recherche véritablement interdisciplinaire.» «Il s’agira aussi d'exposer davantage la science fondamentale au travail clinique, en combinant une vision clinique et une vision fondamentale d’un même sujet», ajoute Eva Brú Tarí. La jeune génération sera cependant soutenue par un Conseil consultatif composé de professeur-es et de clinicien-nes seniors, pour garantir l'innovation et la continuité.
Décloisonner la recherche
Les axes de recherche du Centre font eux aussi la part belle à la diversité. A travers huit thématiques larges, tous les aspects du diabète seront abordés, des plus fondamentaux aux questions plus cliniques. «Nous envisageons un dialogue à tous niveaux, où les problématiques des malades viendront nourrir la recherche, et où les découvertes fondamentales pourront renforcer les stratégies thérapeutiques», ajoute Tim Frayling. Dans la même idée, la voix des patientes et des patients sera essentielle dans la définition des axes de recherche, l’identification des besoins, et l’émergence de solutions concrètes. Des espaces de dialogue avec les personnes vivant avec le diabète, notamment par le biais de séminaires publics et d'activités dédiées, permettront de s'assurer que la recherche reste connectée aux réalités de la maladie, tout en gardant l'accent sur le progrès scientifique. Ces interactions enrichiront nos travaux, tout en donnant aux chercheures et chercheuses — notamment celles et ceux en début de parcours — une compréhension plus fine de la portée sociétale et humaine de leur activité scientifique.
«Nous invitons toutes les composantes de la communauté du diabète à Genève et dans toute la région lémanique — patient-es, familles, professionnel-les de santé, chercheurs et chercheuses — à nous rejoindre dans cette évolution. Partagez vos expériences, assistez à nos événements, contribuez à nos réflexions: les opportunités de collaboration seront nombreuses et ouvertes!», soulignent Eva Brú Tarí et Karim Gariani.
Le nombre de personnes vivant avec le diabète augmente d’années en années. Maladie plurifactorielle par excellence, elle requiert l’union des expertises afin d’appréhender l’ensemble des facteurs en jeu. En plaçant la nouvelle génération aux commandes tout en préservant l'expertise des aîné-es, le Centre du diabète construit un écosystème scientifique dynamique et durable. Il porte aussi une ambition collective: non seulement un pôle d'excellence scientifique, mais aussi un modèle de recherche participative, pleinement connectée aux besoins des patients et aux défis sociétaux contemporains.
Pour aller plus loin
- Découvrez le Centre du diabète
- Le 13 novembre, entrez dans les laboratoires à l'occasion de la Journée portes ouvertes Diabète et obésité
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Tim FRAYLING
Professeur ordinaire, Département de médecine génétique et développement
Coordinateur académique du Centre du diabète
Karim GARIANI
Médecin adjoint agrégé, responsable de l’unité de diabétologie des HUG
Co-chair du Centre du diabète
Eva BRÚ TARÍ
Maître assistante, Département de médecine génétique et développement
Co-chair du Centre du diabète