[659] Analyse protéomique et analyse génomique des maladies rénales
Les maladies rénales se répartissent en deux groupes histo-pathologiques distincts, les maladies glomérulaires et les maladies tubulo-interstitielles.
Les glomérulopathies sont une des causes principales d'insuffisance rénale terminale. Leurs mécanismes sont variés mais conduisent tous à une destruction des glomérules par un processus pathologique de glomérulosclérose globale.
Une dysfonction des cellules épithéliales viscérales glomérulaires (podocytes) semble être à l'origine de cette glomérulosclérose. Les fonctions biologiques des podocytes et leur rôle dans les mécanismes physiopathologiques glomérulaires sont mal connus. L'étude des podocytes est en effet difficile du fait des problèmes techniques rencontrés (dédifférenciation lors de culture cellulaire, difficulté d'accessibilité).
Actuellement, le diagnostic des glomérulopathies et le suivi de l'activité du processus pathologique reposent respectivement sur la biopsie rénale et les données de laboratoire (créatinine, protéinurie, sédiment urinaire). Cependant, ces examens sont, pour l'un, invasif avec des risques hémorragiques, pour les autres, ni spécifiques de la maladie rénale sous- jacente, ni suffisamment sensibles pour refléter l'activité de celle-ci. C'est pourquoi, l'identification de marqueurs urinaires spécifiques, sensibles et facilement détectables pourraient être une aide dans la pratique quotidienne des cliniciens.
Le but de notre étude est:
1. d'identifier des marqueurs urinaires spécifiques des maladies rénales glomérulaires. Ces marqueurs pourraient nous aider dans le diagnostic et le suivi des maladies rénales.
2. de tenter de comprendre les mécanismes physio-pathologiques à l'origine des glomérulopathies, et en particulier de la glomérulosclérose, en corrélant l'analyse protéomique urinaire à l'analyse génomique tissulaire.
L'analyse des protéines urinaires sera faite par des méthodes technologiques nouvelles faisant appel à l'analyse protéomique (SDS-PAGE, LC-MS profiling, molecular scanner). Parallèlement, une analyse génomique sera faite sur le tissu rénal, nous permettant d'étudier l'expression mRNA des différentes protéines urinaires, "marqueurs" des glomérulopathies.
L'identification de protéines spécifiques (« marqueurs biologiques ») d'une glomérulopathie permettrait, d'une part, de poser un diagnostic précis par une méthode non invasive, et, d'autre part, de suivre l'évolution de la maladie et l'efficacité du traitement par des mesures répétées et quantitatives.
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