Après un semestre, l’enseignant relève que la mise en place d’un tel projet, et spécifiquement dans le contexte de l’année académique 2020-21, est particulièrement chronophage. Créer et monter soi-même des vidéos pour la première fois, sans formation ni support technique particulier, tout en assurant un cours sous forme de classe inversée et dans une modalité entièrement à distance est particulièrement éprouvant lorsqu’on le fait pour la première fois. Il recommande de ne pas sous-estimer le temps nécessaire au travail de préparation de la matière en amont. Pour pouvoir assurer un cours régulier et rester disponible au mieux pour les apprenant-es, il recommande de préparer l’ensemble des vidéos et des montages avant le début du semestre. Également de préparer le syllabus du cours, le planning pour l’ensemble du semestre, de déposer tous les supports de la matière nécessaires (vidéos, slides en pdf, séries d’exercices, corrections, etc.) sur la plateforme dédiée au cours. Même si ce travail est un bon investissement sur le long terme (une fois la matière prête, elle est réutilisable), il ne faut pas sous-estimer la charge de travail que cela représente.
Concernant la conception des vidéos, l’enseignant travaillant avec un ordinateur Mac, il a opté pour le logiciel Screenflow (produit de l’entreprise telestream et disponible exclusivement pour Mac). Il s’est doté d’un micro de qualité supérieure, de luminaires spécifiques pour la prise vidéo et d’une tablette IPad pour enregistrer et commenter des exemples de calculs réalisés pendant la prise vidéo. Le logiciel permet à la fois de s’enregistrer, d’afficher les slides du cours, d’associer la tablette en parallèle pour en récupérer le contenu graphique, d’insérer des animations et d’autres objets médias (images, gifs animés, autres vidéos, etc.), et enfin de faire un montage de l’ensemble des éléments.
Avec un groupe de plus de 600 étudiant-es, l’enseignant a testé Speakup dans un premier temps pour récolter les questions, mais le public avait tendance à poser un nombre conséquent de questions administrative liées au cours et non en rapport direct avec la matière. La régulation des séances s’est faite de matière naturelle et spontanée sur Zoom. Ne pouvant répondre à toutes les questions, l’audience était invitée à poser ses questions sur un forum Moodle et les autres étudiant-es étaient invité à répondre s’ils connaissaient la réponse. Les assistants du cours vérifiaient tout de mêmes les réponses. Bien que la charge de travail fût conséquente pour l’équipe enseignante, tous et toutes ont eu une réponse à leur question à l’issue du cours, avant l’épreuve finale en fin de semestre. L’enseignant souhaite toutefois trouver une meilleure solution pour répartir les sessions interactives et les sessions de travail.
Au fil des semaines, l’enseignant a amélioré la qualité des vidéos et les a enrichies. La modalité en classe inversée et l’usage du média vidéo est très appréciée par les étudiant-es et les rend particulièrement attentifs-ves à la matière. Ils/elles détectaient les erreurs éventuelles dans les quiz. Leurs retours étaient importants dans les moments d’échanges et leur activité était parfois si intense, notamment concernant leurs questions, que l’équipe enseignante n’a pas toujours pu faire face à la surcharge. L’équipe enseignante a toutefois tenu à maintenir ce format de cours jusqu’au bout, car son objectif était de rassurer les étudiant-es dans ce contexte incertain et leur apporter une forme de bienveillance pour les encourager dans leur apprentissage, et qui passent selon elle, aussi par la régularité du format du cours.
Concernant les vidéos, l’enseignant s’est rendu compte que la proposition des vidéos complémentaires à son cours attirait moins les étudiant-es. En effet, selon lui, l’impact n’est pas le même si le contenu de la vidéo est délivré par l’enseignant lui-même ou par un ou une intervenante externe. L’attractivité lui a semblé plus élevé lorsqu’il donnait lui-même les exemples, c’est pour cette raison qu’il s’est muni d’une tablette pour y intégrer ses propres exemples commentés.
Concernant l’évaluation, l’introduction d’un contrôle continu en milieu de semestre lui a permis de tester in vivo le format de l’examen final. Il a pu tester la randomisation des questions pour éviter la fraude : le paramétrage des questions offrait plus de possibilités totales de questionnaires que de nombre d’étudiant-es. Par ailleurs, le contrôle continu a permis de mieux calibrer l’examen final (20 questions pour 1h d’examen étaient trop). A noter également que pendant toute la durée du cours et dans le cadre des séries d’exercices proposées, l’enseignant indiquait à chaque fois à son audience, le type de questions qui seraient présentent ou non à l’examen.