10 avril 2024 - Alexandra Charvet

 

Analyse

«L’ouverture à l’international est une compétence très recherchée sur le marché du travail»

Magali Cailleaux, responsable du Centre de carrière

 

LeJournal: En matière d’employabilité, qu’est-ce que la réforme de Bologne a apporté?
Magali Cailleaux
: Avec son système de crédits, cette réforme a permis la reconnaissance internationale des diplômes: un bachelor, c’est la garantie d’un certain niveau d’études, que la formation ait été suivie en Suisse, en Espagne ou aux Pays-Bas. Ce critère est efficient tant pour le marché suisse recruteur que pour les étudiant-es des universités helvétiques qui voudraient travailler à l’étranger. De plus, celles et ceux qui souhaitent compléter leur formation dans une université étrangère pour acquérir un autre type d’expérience peuvent également le faire grâce aux accords de Bologne. L’ouverture à l’international est une compétence très recherchée sur le marché du travail à Genève et le processus de Bologne a véritablement favorisé les échanges en masse.

 

Est-ce que le bachelor a trouvé sa place sur le marché du travail?
Certain-es employeurs/euses cherchent effectivement à recruter des diplômé-es dès le niveau bachelor afin de pouvoir les former en interne, notamment les banques, les fiduciaires ou encore les cabinets d’audit et de conseil, des secteurs qui recrutent beaucoup à Genève. C’est différent pour le droit ou la médecine, où l’arrêt du cursus ne peut pas se faire au niveau du bachelor. Du côté des sciences, ce niveau d’études est aussi insuffisant pour faire face aux besoins des industries. Une augmentation du nombre d’étudiant-es s’arrêtant au bachelor a néanmoins été constatée dans certaines facultés. Notre enquête sur l’insertion professionnelle des étudiant-es a été étendue à ce public cette année, afin de quantifier cette proportion.

 

Comment renforcer l’employabilité de ce type de diplôme?
Deux tiers des étudiant-es qui entrent à l’Université choisissent leur cursus par intérêt, sans projet professionnel précis. Nous leur recommandons, à l’inverse, d’y réfléchir le plus tôt possible et d’analyser le marché du travail afin de percevoir les opportunités de carrière qui s’ouvrent à eux/elles. Nous ne sommes pas dans un système où les études conditionnent totalement le parcours professionnel. Le Centre de carrière met l’accent sur le développement des compétences transversales, en proposant notamment un programme pour les identifier et les valoriser auprès des employeurs/euses. Celui-ci est axé sur les compétences très recherchées sur le marché du travail, comme le travail en équipe, la communication écrite et orale, la négociation ou la gestion de conflits.

 

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