10 avril 2024 - Alexandra Charvet

 

Analyse

«Il reste encore du chemin à parcourir pour atteindre les effectifs attendus»

Daniela Sauge, directrice du Service de la mobilité académique


LeJournal: La mobilité estudiantine était l’un des grands objectifs de la réforme de Bologne. Où en est-on aujourd’hui?
Daniela Sauge:
Tous les cursus ont intégré une fenêtre de mobilité. Elle est obligatoire au sein de la Faculté de traduction et d’interprétation et fortement recommandée pour les étudiant-es qui suivent le Bachelor en relations internationales (BARI). En Faculté de médecine, des stages hors de l’institution sont prévus au niveau du master. Bien que nous ayons été exclus du programme Erasmus+, la solution transitoire SEMP (Suisse European Mobility Program) a permis de garantir la continuité des échanges avec les universités européennes. Pour l’année académique 2023-2024, ce sont ainsi près de 600 étudiant-es qui sont parti-es pour l’étranger (mobilité OUT), et un peu plus à venir étudier à l’UNIGE (mobilité IN). Nous enregistrons malheureusement un nombre élevé d’annulations pour la mobilité OUT.

 

Pourquoi?
D’abord, pour des raisons académiques, lorsque tombent les résultats de la session d’examens de février et que des étudiant-es se retrouvent en situation d’échec. Une autre raison est d’ordre financier, car partir en mobilité a un coût. Même si les étudiant-es ne payent pas les taxes universitaires dans l’institution qui les accueille, le voyage et le logement restent à leur charge. Des soucis de santé, physique ou mentale, peuvent aussi obliger les étudiant-es à renoncer à leur séjour. Enfin, il n’est pas toujours facile de sortir de sa zone de confort.

 

Qu’est-ce qui devrait être renforcé dans la mobilité étudiante?
Il reste encore du chemin à parcourir pour atteindre les effectifs attendus, que ce soient ceux demandés par la Confédération (20% des étudiant-es) ou ceux fixés par la Communauté européenne (25%). Les cours obligatoires qui composent les cursus compliquent les choses. Il est en effet difficile d’obtenir des équivalences: les cours proposés par les universités partenaires ne correspondent pas toujours au contenu des cours obligatoires. De plus, les catalogues de cours évoluent constamment et il y a un risque de se retrouver sans crédit à la fin du séjour et de devoir prolonger son cursus d’un semestre.

 

Quelles sont les actions entreprises à l’Université dans ce domaine?
Nous avons amélioré l’information donnée aux étudiant-es, en proposant plusieurs séances par année. Toutes les possibilités de financement y sont notamment détaillées. Pour essayer de contrer les annulations, des ateliers «Aborder sereinement son échange à l’étranger» sont organisés. Nous travaillons aussi sur la facilitation des démarches ainsi que sur la transmission entre étudiant-es. Les rapports de séjour de celles et ceux qui sont parti-es en échange, accessibles en ligne, contiennent de nombreuses informations permettant de bien préparer son départ. De nouveaux outils de mobilité virtuelle ont aussi été mis en place par l’institution, comme la plateforme Virtual Exchange qui permet de vivre une expérience internationale depuis chez soi. Reste que ces cours en ligne ne permettent pas de se frotter aux différences culturelles et à d’autres façons de travailler.

Vous souhaitez en savoir plus sur la mobilité à l'UNIGE?

Plus d'informations disponibles sur le site Mobilité académique

 

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