Journal n°116

Trois minutes pour convaincre: des thésards relèvent le défi

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Quatorze candidats, trois minutes de temps de parole et, au final, un jury et un public conquis. La première édition genevoise du concours «Ma thèse en 180 secondes» atteint sa cible

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uttant contre le trac, ils sont 14 à être assis au premier rang de l’auditoire. Certains se raclent la gorge tandis que d’autres transpirent ou s’agitent en attendant le moment de monter sur scène. Leur mission en cette soirée du 22 mars: présenter leur thèse de doctorat à une assemblée profane, dans le cadre du concours «Ma thèse en 180 secondes». Un exercice de haute voltige ne figurant pas dans la panoplie standard des scientifiques.

Un format inhabituel

Les règles du jeu sont simples: chaque candidat dispose de trois minutes pour présenter sa thèse au jury et au public, et il n’a droit qu’à une seule image pour accompagner son discours. Rien à voir, donc, avec les quarante minutes de défense et le public averti qui attendent les doctorants à la fin de leur thèse.

Un par un, les participants montent sur scène afin de convaincre le jury, mais aussi le public, qui peut également voter et attribuer son prix. Les présentations se suivent et ne se ressemblent pas; en effet, les candidats sont issus de presque toutes les facultés et explorent toutes les facettes de la connaissance.

Trois vainqueurs

Trois présentations obtiennent finalement les faveurs de la salle. Le 3e prix est remis à Vanessa Siffredi (à droite sur la photo) pour sa présentation métaphorique portant sur les fonctions cognitives des enfants. La prestation pleine d’humour de Claudio Quilodran (au centre) sur les accouplements d’espèces animales invasives lui vaut non seulement la 2e place, mais également le prix du public. Enfin, c’est Fanny Lalot (à gauche) qui remporte le 1er prix après avoir exploré la profondeur du dicton «faites ce que je dis, pas ce que je fais» en matière d’écologie.

Plus qu’une compétition, raconter autant en si peu de temps est une expérience riche en enseignements pour les candidats. Car en matière de vulgarisation, il s’agissait pour nombre d’entre eux d’une première. Claudio Quilodran a ainsi pu réaliser à quel point le mot «hybridation» est à la fois important pour son travail et incompréhensible pour les non-initiés.

Le milieu académique en ressort gagnant, car de tels événements permettent de montrer à quel point «tout peut intéresser», comme le souligne Fanny Lalot. Quant à l’intérêt de condenser des travaux de près de cinq ans en trois minutes, la vice-rectrice Micheline Louis-Courvoisier explique: «Deux facultés de l’esprit sont essentielles à l’homo academicus: l’audace et la curiosité, deux qualités qu’il faut posséder pour participer à ce concours. Quant à la pensée dynamique et à la concision qu’une telle épreuve impose, elles sont essentielles à toute activité professionnelle, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Université.»

Destination Lausanne

Initié en Australie en 2008, ce concours est né en Suisse l’an dernier. La compétition genevoise, organisée par le Pôle de soutien à l’enseignement et à l’apprentissage, était une pré-sélection pour la finale suisse de «Ma thèse en 180 secondes», le 9 juin prochain. Les champions de l’EPFL et des universités de Fribourg, Genève, Lausanne et Neuchâtel s’affronteront à cette occasion. Les trois vainqueurs obtiendront leur billet pour la finale mondiale en octobre, au Maroc, où ils retrouveront les lauréats de tous les autres concours francophones.

| 9 juin 2016 |

«Ma thèse en 180 secondes»

Finale suisse

18h30 | UNIL