Journal n°73

Un réseau de recherche pour doper la relève académique

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Chercheur à la Faculté des sciences, Mathias Currat reçoit 250  000 euros pour son laboratoire dans le cadre du réseau de recherche européen BEAN, un projet qui donne une large place à la formation des doctorants

Mené par Mathias Currat, maître d’enseignement et de recherche à l’Unité d’anthropologie (Faculté des sciences) et son doctorant Nuno M. Silva, le projet de recherche «Etude de la préhistoire européenne par simulation informatique» a rejoint, l’été dernier, le réseau multinational BEAN (Bridging the European and Anatolian Neolithic).

Compétences optimisées
Soutenu à hauteur de 2,5 millions d’euros – dont 250 000 pour l’UNIGE – dans le cadre du septième programme-cadre de l’Union européenne (7e PCRD), ce réseau de recherche vise à optimiser les compétences de la relève académique. BEAN regroupe sept laboratoires académiques de différentes disciplines et trois institutions privées, autant d’acteurs dédiés à l’étude de la transition néolithique en Anatolie et de sa diffusion en Europe. Un processus dont les mécanismes n’ont pas encore été totalement élucidés.
En plus de l’obtention de résultats exploitables, le réseau européen vise à former des jeunes scientifiques, autour d’une même thématique mais suivant différentes approches, pour leur permettre d’être compétitifs dans le domaine académique ou sur le marché du travail. Ainsi, plusieurs séminaires sont prévus tout au long du projet et les séjours de mobilité entre les partenaires sont encouragés, ceci pour que les doctorants acquièrent, au cours de leur thèse, quantité de connaissances transversales.
Chaque laboratoire dirige son propre projet: analyse d’ADN tirés de restes osseux fossiles (Johannes Gutenberg University Mainz et Trinity College Dublin), modélisation et simulation informatiques (Université de Genève et University College London), archéologie et anthropologie préhistorique (Université de Belgrade, Université d’Istanbul, CNRS-Paris).
Du côté genevois, on utilise la simulation informatique pour répondre aux principales questions de la préhistoire européenne. Comment la culture néolithique – agriculture, élevage et sédentarisation des populations – s’est-elle diffusée en Europe il y a près de 9000 ans? Les communautés agricoles établies au Proche-Orient se sont-elles physiquement déplacées ou, au contraire, seules les connaissances ont-elles migré?

Sélection statistique
Mathias Currat et Nuno M. Silva développent des modèles qui intègrent des informations issues non seulement de la génétique mais aussi de l’archéologie, de l’archéozoologie, de la paléogéographie, de la démographie ou encore de la linguistique. Sur la base des hypothèses proposées par les spécialistes de ces domaines, ils simulent alors différents scénarios possibles de la transition néoli­thique. Les modèles qui concordent le mieux avec la diversité génétique actuelle sont ensuite statistiquement sélectionnés pour expliquer cet événement, qui reste le plus important changement économique et démographique qui ait eu lieu en Europe préhistorique.


| Pour en savoir plus |

http://bit.ly/Xn3vAy
http://beanproject.eu