Journal n°142

Les codes vestimentaires en question

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En 1972, Michèle Alliot-Marie, alors jeune conseillère politique, se voit refuser l’entrée de l’Assemblée nationale française en raison de sa tenue: «Si c’est le pantalon qui vous gêne, je l’enlève», répond du tac au tac la future ministre. L’anecdote est restituée par l’historienne Christine Bard dans son livre Histoire politique du pantalon.

Cette dernière sera l’invitée du Service égalité et de la Maison de l’histoire le mercredi 7 mars à 18h30, à Uni Dufour, dans le cadre de la Semaine de l’égalité 2018 en ville de Genève, consacrée au genre et aux codes vestimentaires. Dans son intervention, la professeure d’histoire contemporaine s’intéressera à la place de la parure féminine et masculine dans nos sociétés. Marqueur essentiel du genre, le vêtement a en effet toujours été soumis à des codes stricts.

Un riche programme
Cet événement s’insère dans le très riche programme concocté par le Service égalité, autour de la «Journée internationale des droits des femmes». Faisant suite à la conférence, la journée du 8 mars sera émaillée de plusieurs rendez-vous. Après un petit-déjeuner réservé aux femmes professeures autour du thème du harcèlement, des stands seront installés dans le hall d’Uni Mail pour la journée afin de parler d’égalité et des actions en faveur des droits des femmes avec l’ensemble des membres de la communauté universitaire.

Pendant la pause de midi, un «12-14 de l’égalité» donnera la parole à Leïla El Bachiri, chargée de cours à la Faculté des lettres, autour de la lutte des féministes arabes pour l’égalité des sexes, plus particulièrement en Tunisie où un véritable mouvement a émergé au sein de la société civile.

Puis, de 14h à 18h, l’UNIGE accueillera un edit-a-thon sur Wikipédia, organisé par les «sans pagEs» dans le cadre d’Art+Féminisme. En effet, selon des estimations publiées par l’encyclopédie en ligne, entre 80 et 90% des contributeurs sont des hommes, une disparité qui ne manque pas d’avoir une influence sur le contenu et le choix des articles, d’où sont absentes de nombreuses artistes féminines. Les personnes qui le souhaitent seront ainsi formées à publier des articles concernant l’art en temps de guerre.

Deux artistes résistantes
Le hall d’Uni Dufour accueillera également jusqu’au 16 mars une exposition autour des œuvres de Charlotte Salomon et Shamsia Hassani, deux artistes résistantes. La première peint et écrit pour lutter contre le désespoir dans lequel les persécutions et la guerre l’ont plongée, l’autre graffe pour sensibiliser le public à la guerre et à la condition féminine. Point d’orgue de la journée, une table ronde invitera le public à une réflexion sur l’art comme acte de lutte et d’émancipation.

À noter encore l’organisation de la deuxième édition du  FUGE, le Festival universitaire Genre & Égalité du 5 au 9 mars, ainsi que des ateliers, conçus par le Bioscope dans le cadre du projet «Sciences, sexes, identités», autour de l’expression de genre, des habits et des postures, et destinés aux élèves de la dernière année du cycle et du secondaire II. —

http://unige.ch/-/autour-8-mars