Un cours de master pour apprendre à concevoir des jeux vidéos

Apprendre à conjuguer en luttant contre des attaques de sorcières, comprendre les principes d’optique en débloquant des mécanismes pour récupérer des gemmes magiques: un cours de master transforme chaque année une vingtaine d’étudiantes et d’étudiants en concepteur de jeux vidéos pédagogiques, communément appelés «jeux sérieux». Avec des noms poétiques comme Le Moulin à parole, Sortez Sorcières ou The Last Pharmacist, ceux-ci visent à faciliter l’apprentissage. Un site web regroupant, entre autres, le meilleur de leurs productions vient d’être mis en ligne.

Maître d’enseignement et de recherche à TECFA (Technologies de formation et apprentissage, FPSE), Nicolas Szilas dispense le cours VIP (Jeux vidéos pédagogiques). «En tirant parti de la motivation naturelle pour le jeu, on peut améliorer une compétence sans le fardeau de l’apprentissage, qui reste difficile pour beaucoup. Mais attention. Tout jeu pédagogique n’est pas un succès. On casse très facilement la «magie». Tout le travail du cours consiste à réfléchir au contenu pédagogique, à analyser en quoi il peut se prêter à un jeu et comment on peut le transformer en une mécanique fonctionnelle qui reste intéressante», explique le chercheur.

Équivalent à 12 crédits ECTS, le cours permet de comprendre les potentialités – mais aussi les difficultés – liées à l’utilisation de jeux vidéo pour l’apprentissage. En développant un prototype répondant à des demandes de commanditaires externes, les étudiants acquièrent des compétences d’analyse et de conception.

Cette année, quatre nouveaux jeux seront développés dans le cadre de VIP, portant sur des thèmes très différents les uns des autres: la gestion de projet, la diversité culturelle, le solfège et le rôle de l’humus. De leur côté, les chercheurs de TECFA développent également des jeux sérieux, dont notamment une plateforme de formation pour les soignants des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.  —

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