Journal n°153

Une nouvelle pièce dans le dispositif lémanique de lutte contre le cancer

image-5.jpgServir de passerelle entre la recherche fondamentale et la recherche clinique dans la lutte contre le cancer, telle est la mission du Centre de recherche translationnelle en onco-hématologie (CRTOH) récemment créé à la Faculté de médecine.
Réunissant près de 130 chercheurs et médecins suisses et internationaux, le CRTOH se veut une pièce majeure du Centre suisse du cancer – Arc lémanique, qui regroupe sous une même bannière les Universités de Genève et de Lausanne, l’EPFL, les HUG et le CHUV, avec l’ambition de devenir le premier réseau suisse de cancérologie véritablement intégré.

L’originalité du projet, coordonné par le professeur de la Faculté de médecine Patrick Meraldi: le CRTOH a été mis sur pied grâce à un partenariat public-privé fédérant l’UNIGE et un consortium de plusieurs fondations privées, à l’initiative du professeur Pierre-Yves Dietrich et de Patrick Odier, président de la Fondation Lombard Odier.

Le CRTOH réunit des chercheurs actifs dans des domaines très variés, mais tous liés par le souci de faire avancer la lutte contre le cancer. Le champ des progrès possibles est immense.

Nous avons besoin d’un réseau, de partager des expertises et de multiplier les collaborations interdisciplinaires

Pour compléter l’éventail des compétences de recherche, des spécialistes des sciences pharmaceutiques s’associent également au CRTOH, en apportant leur expertise, tant en recherche fondamentale que dans la mise au point de médicaments complexes. «Nous avons besoin d’une masse critique pour développer nos axes de recherche, résume Carole Bourquin, professeure aux Facultés de médecine et des sciences (Section des sciences pharmaceutiques). Aujourd’hui, personne ne peut plus travailler seul. Nous avons besoin d’un réseau, de partager des expertises et de multiplier les collaborations interdisciplinaires». Des propos relayés par le professeur Patrick Meraldi: «L’hyper-spécialisation de la recherche – nul, aujourd’hui, ne peut maîtriser l’ensemble des connaissances nécessaires à une oncologie de pointe – renforce la nécessité que les chercheurs spécialistes des domaines fondamentaux comme ceux développant les applications cliniques ou les équipes soignantes collaborent étroitement afin d’élaborer des hypothèses ensemble.»

Les cancers constituent la première cause de mortalité en Suisse, faisant plus de 16 000 victimes par année et 40 000 personnes atteintes. 47% des hommes et 38% des femmes doivent s’attendre à développer un cancer au cours de leur vie. Toutefois, si le nombre de cas est en constante augmentation au sein d’une population vieillissante, les études épidémiologiques montrent que la mortalité est en baisse de 30% depuis 30 ans. Ces progrès sont notamment dus aux révolutions diagnostiques et thérapeutiques récentes, avec en tête les traitements immunothérapeutiques.  —