Journal n°155

Une chaire pour mieux comprendre les motivations des philanthropes

image-9.jpgMoins de deux ans après sa création, le Centre en philanthropie de l’UNIGE (GCP) poursuit son développement rapide et s’impose de plus en plus comme un acteur clé dans le paysage de la philanthropie en Suisse romande, à l’interface entre les activités des fondations et la recherche universitaire. Deux annonces en ce début d’année viennent confirmer cette dynamique: la Fondation Leenaards et la Fondation de bienfaisance du groupe Pictet rejoignent le cercle des partenaires stratégiques du Centre, qui lance par ailleurs une chaire en philanthropie comportementale rattachée à la Faculté d’économie et de management (GSEM), en partenariat avec les Fondations Edmond de Rothschild.

La Fondation Leenaards apporte sa vocation lémanique et son expérience en matière de bonnes pratiques philanthropiques, illustrées par son engagement au sein de l’association des fondations d’utilité publique SwissFoundations. La Fondation de bienfaisance du groupe Pictet ancre pour sa part son partenariat avec le GCP dans une perspective à long terme visant des actions utiles à la société.

Quant à la nouvelle chaire Fondations Edmond de Rothschild en philanthropie comportementale, elle participera à promouvoir la recherche et l’enseignement dans une discipline émergente. Qu’est-ce qui motive une personne à en aider une autre? «Les développements récents en finance et en économie comportementales enrichissent la recherche en philanthropie, en privilégiant l’étude des mécanismes psychologiques et des phénomènes contextuels qui gouvernent la prise de décision de donation charitable», explique Rajna Gibson Brandon, professeure de finances à la GSEM et fondatrice du Geneva Finance Research Institute (GFRI) de l’UNIGE.

Nous pourrons élaborer des stratégies personnalisées, fondées sur des outils scientifiques, pour aider les donateurs à réaliser leurs ambitions philanthropiques

Présidente des Fondations Edmond de Rothschild, Ariane de Rothschild estime que «la création de cette chaire ouvre de nouveaux horizons à la philanthropie. Au croisement de l’économie et des neurosciences, elle apporte un regard inédit sur la complexité des mécanismes humains qui l’animent.»

C’est Giuseppe Ugazio, diplômé de l’Université de Zurich et chercheur à l’Université Harvard, qui sera le titulaire de la chaire. Celle-ci aura pour principale mission d’examiner quels sont les processus cognitifs et neurobiologiques qui sous-tendent les motivations philanthropiques d’une personne. «Nous voulons construire un cadre théorique qui permette de caractériser différents types de philanthropie, annonce le professeur. Nous pourrons ainsi élaborer des stratégies personnalisées, fondées sur des outils scientifiques, pour aider les donateurs à réaliser leurs ambitions philanthropiques.» —