Journal n°171

On peut être allergique à un type de noix et pas aux autres

Une étude internationale montre que le fait d’être allergique à une sorte de noix, d’arachide ou de graine de sésame ne signifie plus que l’on doive se priver des autres, comme le préconisent les médecins par mesure de précaution

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Se découvrir allergique à un type de noix, d’arachide ou de graine de sésame ne nécessite plus de se priver de tous les autres, comme l’ont longtemps recommandé les médecins par mesure de précaution. Tel est le résultat de l’étude «Pronuts», menée depuis 2012 sous la direction de Philippe Eigenmann, professeur associé au Département de pédiatrie, gynécologie et obstétrique (Faculté de médecine) et responsable de l’Unité d’allergologie pédiatrique des Hôpitaux universitaires de Genève, et de Jean-Christoph Caubet, privat-docent à la Faculté de médecine. Portant sur 159 enfants de 0 à 16 ans, leur article, paru le 20 décembre dans le journal Allergy, Asthma, and Clinical Immunology, montre que les enfants allergiques à un type de noix peuvent en manger sans danger en moyenne neuf autres sur les onze testées.

Pour y parvenir, les auteurs ont utilisé la méthode de l’Oral food challenge qui consiste à introduire différents types d’aliments un par un sous surveillance médicale en fonction des résultats de tests cutanés ou sanguins. Les tests ont d’abord été réalisés à l’hôpital, à Genève, à Londres et à Valence, puis à domicile, où les parents ont introduit régulièrement dans l’alimentation de leur enfant les noix auxquelles ils n’étaient pas allergiques.

Les fréquences d’allergies aux différents types de noix varient d’une région à l’autre.

L’étude a aussi montré que 60% des enfants souffrant d’une allergie aux noix en développeront une autre. Par ailleurs, les fréquences d’allergies aux différents types de noix varient d’une région à l’autre. À Londres, les plus courantes sont, par ordre décroissant, la cacahuète, la noix, la noisette et la noix de cajou. À Genève, il s’agit de la noix de cajou, de la cacahuète, de la pistache et de la noisette. Enfin à Valence, la noix prédomine, suivie de la noix de pécan, de la noisette et de la cacahuète. Ces différences peuvent s’expliquer par la fréquence de consommation des noix, l’âge d’introduction ou encore la présence de pollens dans l’environnement. Les allergies aux arachides, aux noix et aux graines de sésame touchent 1,4% des enfants dans le monde et leur prévalence ne cesse d’augmenter. Dans les cas extrêmes, elles peuvent être mortelles.