Quels sont les secteurs les plus touchés par l’actuelle pénurie? Professeur à la Faculté d’économie et de management (GSEM), Marcelo Olarreaga répondait à cette question dans le cadre de l’émission T.T.C. de la RTS, lundi 13 décembre. Pour ce spécialiste du commerce international, tous les secteurs sont aujourd’hui concernés, en raison de l’interdépendance vis-à-vis des fournisseurs dans une économie globalisée. Une enquête menée au mois d’octobre par economiesuisse a montré que 80% des entreprises suisses se disent touchés par cette crise de l’approvisionnement. A contrario, les problèmes d’absentéisme, qui représentaient une préoccupation pour 60% des entreprises il y a une année, sont cités par moins de 20% d’entre elles aujourd’hui. «La pénurie est plus marquée dans les secteurs qui éprouvent de la peine à produire rapidement et dans ceux dont la chaîne de valeur est la plus longue, par exemple l’acier, l’aluminium ou le bois», précise Marcelo Olarreaga.

L’origine du problème est à situer dans les confinements très stricts mis en place dans certains pays d’Asie au début de la pandémie. Il s’est ensuite répercuté sur le transport maritime. «Au lieu de cinquante jours de transport pour faire venir un container d’Asie vers l’Europe auparavant, il en faut maintenant plus de cent», indique le professeur. Les entreprises réagissent en diversifiant leur chaîne d’approvisionnement et en augmentant les stocks, ce qui entraîne des coûts supplémentaires, expliquant en partie les taux d’inflation relativement élevés observés actuellement: + 4,5% sur les produits de bien importés. Mais cette situation devrait être passagère selon lui: «La pénurie ne remet pas en cause le modèle de l’économie globalisée. Lors de la pénurie, de moindre envergure, due au tremblement de terre au Japon en 2011, les États-Unis n’ont pas ramené la production chez eux mais ont plutôt diversifié leurs fournisseurs.»