À l’occasion de la Journée internationale du sourire le 5 octobre, Didier Grandjean, spécialiste des émotions et professeur au Centre interfacultaire en sciences affectives (CISA) et à la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation (FPSE), était l’invité du 12h45 de la RTS. Au cours de son intervention, il est notamment revenu sur les difficultés liées à l’interprétation du sourire en ces temps de pandémie et d’obligation de porter un masque. «Des travaux ont montré qu’on se focalise aujourd’hui beaucoup plus sur les informations données par le haut du visage, relève le chercheur. Il faut savoir que celles-ci sont moins contrôlées que celles émanant de la partie basse, en lien avec le langage. Des études ont toutefois montré que les personnes parvenaient désormais à extraire plus d’informations émises par cette zone.» L’apport de la voix a également été rappelé par le scientifique: «Des études démontrent que, même si l’information visuelle au niveau des lèvres fait défaut, on parvient à entendre le sourire dans la voix.» À la question de savoir si les enfants qui sont nés en ne voyant que des personnes masquées ont développé des capacités supérieures pour décoder le langage des yeux, le spécialiste répond que les stratégies développées par ces bambins sont, dans tous les cas, différentes de celles propres aux générations précédentes.