Présentation
Les Études chinoises sont, avec les Études japonaises et coréennes, l'une des entités du Département d'études est-asiatiques de la Faculté des lettres de l'Université de Genève. L'unité offre un cursus complet en études chinoises, qui permet d'obtenir les diplômes suivants:
- Bachelor (BA) en langue, littérature et civilisation chinoises (6 semestres - 180 crédits);
- Master (MA) en langue, littérature et civilisation chinoises (3 semestres - 90 crédits);
- Master en études est-asiatiques avec spécialisation en philologie et traduction (MESTAS) (4 semestres - 120 crédits);
- Doctorat.
Par ailleurs, l'Unité d'études chinoises collabore au
- Master pluridisciplinaire en études asiatiques (MUPEA ou Master-Asie) (3 semestres - 90 crédits)
Que ce soit au niveau du BA ou du MA, l'Unité d'études chinoises propose des enseignements de langue chinoise (mandarin) et de langue classique, ainsi que des enseignements sur la Chine contemporaine (histoire, littérature, problèmes sociaux, etc.) et sur la Chine ancienne (textes littéraires, historiques, philosophiques, juridiques, etc.).
Les étudiant-e-s, surtout au niveau de la maîtrise, peuvent se spécialiser, et se consacrer par exemple à la littérature moderne ou à la société contemporaine. Certains enseignements sont consacrés au cinéma ou à la télévision, aux nouveaux médias et à Internet, ou plus généralement aux problèmes sociaux les plus actuels.
En parallèle, ou également lorsqu'ils cherchent à se spécialiser, les étudiant-e-s acquièrent des connaissances sur la Chine ancienne, qui peut se targuer d'une histoire continue peut-être sans égale dans l'histoire de l'humanité. La civilisation chinoise est dans de nombreux domaines d'une richesse remarquable - que l'on songe à la littérature chinoise et ses trois mille ans d'histoire; à la philosophie ancienne, si intéressante dans une perspective de philosophie comparée; aux spécificités de l'histoire des religions en Chine, avec ses influences régionales; ou encore aux beaux-arts, dont la calligraphie, unique au monde de par son système d'écriture spécifique, représente la quintessence.
Il y a probablement plus en Chine qu'ailleurs des continuités entre l'ancien et le moderne, qui s'éclairent mutuellement. Ainsi, la question très actuelle des ethnies "nationales" (Tibétains, Ouïghours, etc.) aujourd'hui en République populaire de Chine, les pratiques et conceptions du gouvernement (et du parti communiste), ou encore le statut de la femme ne peuvent se comprendre sans éclairages historiques. À l'inverse, nombre de textes chinois contemporains éclairent le passé d'une façon remarquable.
L'étude de la Chine permet aussi de remettre en question certains préjugés, notamment sur les rapports entre "tradition" et "modernité", la Chine n'ayant pas attendu la modernité "occidentale", importée, pour être "moderne" à certains égards. Le Chinois des classes moyennes de l'époque Song (960-1279) vit dans des villes immenses, paie avec du papier-monnaie, consomme des loisirs, accède à des textes imprimés de grande diffusion et pense le monde dans une optique largement laïque, tout cela plusieurs siècles avant des phénomènes analogues en Europe.
Une compréhension en profondeur de la Chine présuppose par ailleurs la maîtrise de la langue orale et écrite: pour des recherches solides sur la Chine ici et dans le monde, le recours aux sources chinoises (primaires ou secondaires) est indispensable. L'Unité d'études chinoises inscrit ses missions dans celles de la Faculté des lettres, avec notamment l'idée que l'apprentissage de la langue ne se suffit pas à lui-même, mais qu'il doit se comprendre en lien avec les sources de tous horizons, fussent-elles écrites, orales, imprimées ou en ligne. L'Unité contribue par ailleurs à l'exploration de nouvelles méthodes d'enseignement en didactique du chinois langue étrangère (e-tandem, enseignement mixte ou 'blended', en partie à distance) et d'évaluation.
L'accent mis sur l'apprentissage de la langue n'est cependant pas suffisant pour en assurer une bonne maîtrise de niveau académique. De nombreuses bourses sont ainsi mises à disposition, notamment dans le cadre d'accords d'échange entre la Suisse et la Chine, qui permettent aux étudiant-e-s de parfaire leur connaissance de la langue en Chine ou à Taiwan, durant des séjours qui peuvent aller de quelques semaines à plusieurs années. L'expérience montre l'importance de cette immersion en Chine dans le cursus des étudiant-e-s. Mais aussi l'utilité de la distance critique que permet une formation en Occident dans le domaine des études chinoises.
L'Unité entretient des liens étroits avec l'Unité de japonais et le programme de coréen, que ce soit dans les programmes conjoints, dans des enseignements spécifiques ou dans des projets de recherche.
Bref historique
En 1972, la Faculté des lettres de l'Université de Genève ouvre un premier cours d'histoire chinoise, au sein du département d'histoire générale. Un premier programme d'enseignement de la langue chinoise est mis en place en 1976. En 1987 est créée une chaire de chinois, occupée par le professeur Jean François Billeter, auquel succèdent le professeur Michael Lackner (1999-2000), puis le professeur Nicolas Zufferey (2002) ; en 2011 est créée une deuxième chaire de chinois, occupée par la professeure Laure Zhang (Zhang Ning). Toujours en 2011, l'Unité d'études chinoises et l'Unité de japonais forment un nouveau département, le Département d'études est-asiatiques (ESTAS), qui propose aussi un programme partiel d'études coréennes.