Unité d'études chinoises

Présentation

Les Études chinoises sont, avec les Études japonaises et coréennes, l'une des entités du Département d'études est-asiatiques de la Faculté des lettres de l'Université de Genève. L'unité offre un cursus complet en études chinoises, qui permet d'obtenir les diplômes suivants:

Par ailleurs, l'Unité d'études chinoises collabore au

Que ce soit au niveau du BA ou du MA, l'Unité d'études chinoises propose des enseignements de langue chinoise (mandarin) et de langue classique, ainsi que des enseignements sur la Chine contemporaine (histoire, littérature, problèmes sociaux, etc.) et sur la Chine ancienne (textes littéraires, historiques, philosophiques, juridiques, etc.).

Les étudiant-e-s, surtout au niveau de la maîtrise, peuvent se spécialiser, et se consacrer par exemple à la littérature moderne ou à la société contemporaine. Certains enseignements sont consacrés au cinéma ou à la télévision, aux nouveaux médias et à Internet, ou plus généralement aux problèmes sociaux les plus actuels.

En parallèle, ou également lorsqu'ils cherchent à se spécialiser, les étudiant-e-s acquièrent des connaissances sur la Chine ancienne, qui peut se targuer d'une histoire continue peut-être sans égale dans l'histoire de l'humanité. La civilisation chinoise est dans de nombreux domaines d'une richesse remarquable - que l'on songe à la littérature chinoise et ses trois mille ans d'histoire; à la philosophie ancienne, si intéressante dans une perspective de philosophie comparée; aux spécificités de l'histoire des religions en Chine, avec ses influences régionales; ou encore aux beaux-arts, dont la calligraphie, unique au monde de par son système d'écriture spécifique, représente la quintessence.

Il y a probablement plus en Chine qu'ailleurs des continuités entre l'ancien et le moderne, qui s'éclairent mutuellement. Ainsi, la question très actuelle des ethnies "nationales" (Tibétains, Ouïghours, etc.) aujourd'hui en République populaire de Chine, les pratiques et conceptions du gouvernement (et du parti communiste), ou encore le statut de la femme ne peuvent se comprendre sans éclairages historiques. À l'inverse, nombre de textes chinois contemporains éclairent le passé d'une façon remarquable.

L'étude de la Chine permet aussi de remettre en question certains préjugés, notamment sur les rapports entre "tradition" et "modernité", la Chine n'ayant pas attendu la modernité "occidentale", importée, pour être "moderne" à certains égards. Le Chinois des classes moyennes de l'époque Song (960-1279) vit dans des villes immenses, paie avec du papier-monnaie, consomme des loisirs, accède à des textes imprimés de grande diffusion et pense le monde dans une optique largement laïque, tout cela plusieurs siècles avant des phénomènes analogues en Europe.

Une compréhension en profondeur de la Chine présuppose par ailleurs la maîtrise de la langue orale et écrite: pour des recherches solides sur la Chine ici et dans le monde, le recours aux sources chinoises (primaires ou secondaires) est indispensable. L'Unité d'études chinoises inscrit ses missions dans celles de la Faculté des lettres, avec notamment l'idée que l'apprentissage de la langue ne se suffit pas à lui-même, mais qu'il doit se comprendre en lien avec les sources de tous horizons, fussent-elles écrites, orales, imprimées ou en ligne. L'Unité contribue par ailleurs à l'exploration de nouvelles méthodes d'enseignement en didactique du chinois langue étrangère (e-tandem, enseignement mixte ou 'blended', en partie à distance) et d'évaluation.

L'accent mis sur l'apprentissage de la langue n'est cependant pas suffisant pour en assurer une bonne maîtrise de niveau académique. De nombreuses bourses sont ainsi mises à disposition, notamment dans le cadre d'accords d'échange entre la Suisse et la Chine, qui permettent aux étudiant-e-s de parfaire leur connaissance de la langue en Chine ou à Taiwan, durant des séjours qui peuvent aller de quelques semaines à plusieurs années. L'expérience montre l'importance de cette immersion en Chine dans le cursus des étudiant-e-s. Mais aussi l'utilité de la distance critique que permet une formation en Occident dans le domaine des études chinoises.

L'Unité entretient des liens étroits avec l'Unité de japonais et le programme de coréen, que ce soit dans les programmes conjoints, dans des enseignements spécifiques ou dans des projets de recherche.

 

Bref historique

De 1937 à 1940, Eduard Horst von Tscharner (1901-1962), qu’on peut considérer comme le père de la sinologie suisse, donne à la Faculté des lettres de l’Université de Genève, avec le statut de privat-docent, divers cours sur la civilisation chinoise, ainsi que des enseignements de langue. L’École des interprètes, qui dépendait alors de la Faculté des lettres (et qui deviendra plus tard l’École de Traduction et d’Interprétation, aujourd’hui Faculté de Traduction et d’Interprétation) reprend l’enseignement de langue chinoise dès 1943, et le chinois y demeure enseigné jusqu’en 1972 ; ces enseignements sont assurés, successivement, par M. Bin Cheng, M. Paul You, M. Yuan-Yuan, Mme Chang-Sih-Hou et Mme Chu-Phyllis S.Y. La Faculté des lettres propose un enseignement sur l’art chinois et japonais entre 1945 et 1956 (Mme Mélanie Stiassny).

Dès 1972, Jean François Billeter assure à la Faculté des lettres un enseignement d'histoire chinoise, au sein du département d'histoire générale. En 1976, grâce aux efforts de M. Billeter, le chinois devient une discipline de la Faculté, avec un enseignement de langue (assuré par Mme Wen Billeter, M. Georges Goormaghtigh, puis également M. J. Schumacher), au sein du département de langues et littératures méditerranéennes et slaves. En 1987, la Faculté crée une chaire de chinois, occupée par le professeur Jean François Billeter, auquel succèdent le professeur Michael Lackner (1999-2000), puis le professeur Nicolas Zufferey (2002). En 2011 est créée une deuxième chaire de chinois (Chine moderne et contemporaine), occupée par la professeure Laure Zhang (Zhang Ning).

En 2011, l'Unité d'études chinoises et l'Unité de japonais forment un nouveau département, le Département d'études est-asiatiques (ESTAS), qui propose aussi un programme partiel d'études coréennes.