Thèses

Thèses en cours

Alice LECLERCQ

Titre : « Ontologie et écologie dans l’œuvre de Jean-Marc Lovay »

Directeur.trice : Jérôme David

Date de la soutenance : prévue en juin 2027

Résumé : L’œuvre de l’écrivain suisse romand Jean-Marc Lovay traduit une conception singulière du monde qui remet en cause nos hiérarchisations habituelles : c’est notamment le cas du type de place et de parole qu’elle donne aux sans-voix de notre pensée moderne comme les animaux, les plantes, les esprits ou encore les objets. Souvent considérée comme hermétique, elle a majoritairement fait l’objet de lectures formalistes l’envisageant sous un prisme méta-langagier. Sa portée politique et écologique a été plus récemment relevée par la critique, sans qu’elle soit pourtant explorée dans toutes ses dimensions. Dans cette lignée, mon projet s’articule autour de deux objectifs aux implications réciproques. Il s’agira de proposer une nouvelle lecture de cette œuvre en y redonnant une place aux entités autres qu’humaines à l’aune de l’écocritique actuellement en plein essor. Sur un plan théorique, il s’agira également d’enrichir l’écopoétique francophone de ressources conceptuelles empruntées notamment à l’anthropologie perspectiviste brésilienne, qui s’intéresse aux ontologies animistes amazoniennes et aux défis qu’elles posent à notre rationalisme scientifique. Ces outils d’analyse, mis à contribution dans une étude stylistique rapprochée de l’œuvre de Lovay, permettront d’y éclairer des phénomènes énonciatifs et narratifs qui découlent du rapport déroutant à la nature qu’elle présente. 

 

Adrien MANGILI

Titre : « Vaine superstition » et / ou « physique pratique » : l’ambivalence de la magie naturelle chez les libertins [titre provisoire]

Directeur.trice : Frédéric Tinguely

Date de la soutenance : prévue en juin 2022

Résumé : La magie naturelle est un phénomène de la Renaissance, qu’on définit généralement comme la science licite des propriétés occultes de la nature. Ses résonances libertines (1600-1650) n’ont jamais fait l’objet d’une véritable étude, alors qu’elle occupe une place centrale dans l’épistémologie des XVIe et XVIIe siècles. Si elle est parfois l’objet de la satire – parce que superstitieuse et mystificatrice –, elle est aussi et surtout un outil pour naturaliser le surnaturel chrétien. Ainsi, elle est non seulement le paradigme duquel on s’éloigne, mais aussi une modalité de cet éloignement. C’est pourquoi ses usages polémiques méritent d’être étudiés avec la minutie de l’analyse textuelle.

 

Pauline METTAN                              

Titre : La pensée du nom dans À la Recherche du temps perdu de Marcel Proust : un basculement épistémologique

Directeur.trice : Nathalie Piégay

Date de la soutenance : prévue en 2023

Résumé : Ma thèse de doctorat, réalisée à Genève sous la direction de la Prof. Piégay, porte sur la dimension épistémologique de l’œuvre de Marcel Proust. Elle a pour ambition de montrer que la réflexion de Proust sur le nom propre témoigne de plusieurs déplacements de la pensée qui trouvent, à la même époque, en France, de forts échos dans d'autres champs disciplinaires : l’histoire (émergence de l’école des Annales et rapprochement avec la géographie), la philosophie (réception importante du pragmatisme en France) et la linguistique (développement de l’approche structuraliste de Saussure). Ces trois révolutions épistémologiques, qui ont pour effet d’accorder une place centrale à la synchronie au détriment de la diachronie et d’attribuer au langage un rôle déterminant dans la construction du réel, m’incitent à proposer une nouvelle lecture du corpus proustien, affranchie des interprétations formalistes et idéalistes qui ont longtemps occupé le terrain de la critique. Le roman proustien, en retour, permettrait de repenser les liens entre ces trois disciplines ainsi que leurs conditions d’émergence au début du XXe siècle.

 

Benjamin PAUL                                

Titre : Les complications du sens. Étude sur une catégorie de techniques langagières dans la poésie moderne et contemporaine d'expression française (XIXe-XXIe

Directeur.trice : Martin Rueff

Date de la soutenance : prévue en 2025 

Résumé : Ce travail de thèse se donne pour ambition d'étudier les phénomènes de complication du sens qui ont marqué la poésie d'expression française, et continuent parfois de la marquer, notamment dans les sillages de Mallarmé et du Rimbaud des Illuminations. Ces deux figures, dont on sait à quel point elles sont incontournables au sein du paysage poétique français depuis maintenant un siècle et demi, ont régulièrement appelé, plus ou moins directement, par la difficulté littérale de leurs textes, des prises de position théoriques et / ou pratiques concernant la question de l'obscurité sémantique dans le poème. L'objectif de cette thèse est d'esquisser – en partant de ces constats bien connus, qui relèvent d'une histoire canonique des formes littéraires – une réflexion générale sur ce type particulier de phénomènes, sur leurs ressorts formels, sur leurs implications pragmatiques, ainsi que sur leur place globale en poésie.

 

Lavinia CAIROLI

Date de la soutenance : thèse en cours        

 

Laura ROUX

Titre : Les voix de la poésie : lyrismes dissidents autour de 1870

Directeur.trice : Juan Rigoli

Date de la soutenance : thèse en cours

Résumé : Cette thèse se propose de reconsidérer le problème du sujet lyrique. La question de la subjectivité sera réexaminée à partir d’un partage entre énonciation et représentation du moi, inspiré par les propositions de la linguistique de l’énonciation. C’est dans les textes comme fondements théoriques de l’émergence de leur propre sujet qu’il s’agira de relire la catégorie du sujet lyrique, sous l’angle de la mise en tension qu’elle opère entre le moi comme sujet de l’énonciation et le moi comme sujet de l’énoncé. La poésie du XIXe siècle apparaît comme le cadre privilégié d’une telle étude : de Lamartine qui a donné à sa lyre « les fibres même du cœur humain » à la « disparition élocutoire du poète » décrétée par Mallarmé se dessine l’histoire d’un effacement progressif, d’une mise en crise qui culminerait à la fin du siècle avec la « mort du sujet ». Les œuvres des poètes « dissidents » des années 1870 (Rimbaud, Verlaine, Corbière, Richepin, entre autres), envisagées dans leur singularité et leur hétérogénéité, permettront de caractériser un moment clé de cette histoire et de repenser plus largement les modalités de la construction de l’identité en poésie, dans une perspective pragmatique.

 

Florian STRESEMANN        

Titre : Paris capitale romanesque : 1650-1800

Directeur.trice : Martin Rueff

Date de la soutenance : prévue en juin 2027

Résumé : Il ne serait pas exagéré d’affirmer qu’au XVIIIe siècle, Paris fait une entrée spectaculaire en littérature. Avant la seconde moitié du XVIIe siècle, il est rare de voir des fictions se passer dans la capitale, et l’on peut même dire qu’elles se passent d’elle sans trop de difficultés. Le roman baroque, à la faveur d’une topique qui s’accommode du côtoiement d’espaces réels et imaginaires, mobilise des espaces temps lointains, rêvés, multiples, postulant toujours un éloignement véritable ou purement rhétorique. À partir des années 1650, la fiction romanesque s’approche de la capitale. Au tournant du siècle et à l’horizon des années 1730, les œuvres de Robert Challe, Prévost, Montesquieu et Marivaux, par leurs personnages qui y pénètrent avec étonnement, font de Paris le décor privilégié de la forme romanesque.
Cette thèse se propose de décrire ce phénomène, étonnamment négligé jusqu’ici, et pourtant décisif pour l’histoire littéraire et culturelle de la France. Nous espérons notamment, par l’étude de la présence de Paris dans les œuvres que nous avons déjà citées, mais aussi dans celles de Rousseau, Sade, Louis-Sébastien Mercier ou encore Restif de La Bretonne, proposer des pistes de réflexion pour mieux comprendre la présence hégémonique de la capitale dans la littérature française moderne et ce qui a fini par constituer un véritable « mythe » de Paris.
 

Nicolas WITTWER                            

Date de la soutenance : thèse en cours

 

Soraya DE BRÉGEAS                              

Titre : Le chant des chimères. La littérature martiniquaise entre oralité et écriture.

Directeurs : Vincent Debaene (université de Genève) et Denis Cerclet et François Laplantine (université Lyon 2) 

Date de la soutenance : 2025

Résumé : A la croisée des études littéraires et anthropologiques, cette thèse vise à rendre la littérature martiniquaise à sa vocation transculturelle. Du renouveau du conte aux romans de la créolité, en passant par les hybridations du théâtre, elle s’appuie sur un corpus d’œuvres contemporaines qui cultivent le croisement des langues et des cultures et que la mémoire collective retient. Contre tout évolutionnisme, elle interroge les circulations de l’oral à l’écrit et de l’écrit à l’oral, suit les métamorphoses de l’intrigue d’un genre à l’autre, les rend à la multiplicité de leurs modes et de leurs espaces de transmission. Elle entend ainsi montrer que les œuvres martiniquaises sont le lieu d’une subversion de l’ordre littéraire, ordre tout à la fois social, esthétique et politique, dont l’idée de littérature elle-même ne sort pas indemne.

 


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