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Un centre pour faire battre le cœur de la recherche cardiovasculaire à Genève

Afin de faire avancer la recherche sur les maladies cardiovasculaires - première cause de mortalité en Suisse - la Faculté de médecine crée le Centre de recherche sur les maladies cardiaques et vasculaires (Geneva Centre for Cardiac and Vascular Research - GCCVR). Co-dirigé par Christoph Huber, président du collège des chefs et cheffes de service, professeur au Département de chirurgie et médecin-chef du Service de chirurgie cardiovasculaire des HUG et Brenda Kwak, professeure au Département de pathologie et immunologie, le GCCVR veut développer une recherche d'envergure nationale et internationale dédiée à la compréhension, à la prévention et au traitement des maladies cardiaques et vasculaires. Un écosystème novateur pour une recherche collaborative, avec un accent particulier sur la science des données et les biomarqueurs.

Numéro 55 - décembre 2025

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© GCCVR

Un enjeu majeur de santé publique

En Suisse, les maladies cardiovasculaires ont été responsables d'environ 20'400 décès en 2023, soit près d'un quart de l'ensemble des décès. Plus de 137'000 personnes sont hospitalisées chaque année pour une pathologie cardiovasculaire, chiffre qui ne pourra qu’augmenter avec le vieillissement de la population. «Attaque vasculaire cérébrale, cardiopathies ischémiques comme l’infarctus du myocarde, athérosclérose ou encore hypertension artérielle : les maladies cardiaques et vasculaires sont nombreuses, comme le sont les expertises cliniques et de recherche genevoises», souligne Christoph Huber. «Si les forces existent déjà, le travail en silo reste encore très présent. Le but du GCCVR est de créer un réseau véritablement dynamique et interconnecté.»

De la fragmentation à la fusion 

Pensé comme un accélérateur d'innovation et de collaboration, le GCCVR réunit des chercheuses et chercheurs issus de la médecine clinique, de la recherche translationnelle, de la recherche fondamentale, de l'ingénierie et des sciences des données. Ensemble, toutes et tous poursuivent un objectif commun: réinventer la recherche cardiovasculaire et cérébrovasculaire à Genève pour sauver encore plus de vies. «Passer d’une fragmentation des projets et des expertises en une fusion des efforts de recherche nous permettra de transformer la diversité des expertises en un modèle intégré, où la science fondamentale alimente directement la pratique clinique», souligne Brenda Kwak. «Jusqu'à présent, les collaborations existaient principalement à titre individuel, sans structuration ni coordination. Cette fragmentation limitait les synergies et la transportabilité des données entre la recherche fondamentale et la clinique.»

Pourquoi maintenant?

La légitimité scientifique du projet est indéniable: Genève compte plus de 40 groupes de recherche dans le domaine cardiovasculaire, avec plus de 23 millions de francs de financements compétitifs, dans des domaines aussi variés que l'athérosclérose et les dyslipidémies, la thrombose, l'insuffisance cardiaque avancée, les maladies aortiques, les maladies cardiaques congénitales, les maladies cérébrovasculaires et l'intelligence artificielle en imagerie médicale.

Mais le moment est également critique pour assurer la continuité de l'enseignement et de la recherche. «Le GCCVR permettra ainsi de penser de manière beaucoup plus globale le renouvellement des postes de recherche et d’enseignement afin de créer un pôle cohérent capable de former les nouvelles générations de scientifiques et de médecins tout en développant une recherche innovante», ajoute Christoph Huber. «Des centres cardiovasculaires existent déjà ailleurs en Suisse, à Bâle, Berne et Zurich notamment. L’idée n’est pas de reproduire ce qui se fait déjà, mais bien de proposer une stratégie et des compétences nouvelles.» Parmi les axes prioritaires du Centre figurent ainsi deux éléments majeurs en termes de recherche : la science des données qui permettra de réunir des projets communs dans une plateforme numérique partagée, et une ouverture vers la valorisation industrielle. 

Une gouvernance innovante des données

L'un des atouts majeurs du GCCVR réside dans sa stratégie de gouvernance des données. En collaboration avec l'informatique médicale des HUG et de la Faculté de médecine de l’UNIGE, le centre développera une infrastructure permettant de fusionner les données de biobanques, cliniques, d'imagerie et génomiques selon les principes FAIR (Findable, Accessible, Interoperable, Reusable). «Notre ambition est de faire de Genève un pôle européen de référence en data science cardiovasculaire, fondé sur une expertise interne solide et garantissant une véritable souveraineté scientifique», détaille Brenda Kwak. «Nous avons pour cela les talents et la science! L'ADN du GCCVR est donc à la fois une structure de recherche, une plateforme d’enseignement, et un outil stratégique de visibilité internationale dans un écosystème interconnecté et dédié.»

Christoph HUBER
professeur ordinaire,
Département de chirurgie
& Co-directeur du GCCVR
Faculté de médecine UNIGE

Médecin-chef,
Service de chirurgie cardio-vasculaire,
Département de chirurgie,
HUG

Brenda KWAK
professeure ordinaire,
Département de pathologie et immunologie,
& Co-directrice du GCCVR
Faculté de médecine UNIGE

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