Journal n°126

Portrait-robot de l’employeur idéal des étudiants suisses

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L’Alliance4YOUth a demandé à 50 étudiants suisses d’imaginer l’employeur de leur rêve en termes d’attractivité mais aussi de capacité à répondre aux grands défis de demain

Ils sont arrivés un matin brumeux de novembre de Lugano, Genève ou Zurich. La plupart se rencontrent pour la première fois et s’affairent aux derniers préparatifs: ils ont cinq minutes pour décrire leur employeur idéal devant un panel de présidents, directeurs et hauts responsables des entreprises partenaires de l’Alliance4YOUth réunis au siège de Nestlé à Vevey. Ce sont eux, les «millenials» – la génération du Millénaire –, qui composeront la majorité des travailleurs en 2030. Les 50 étudiantes et étudiants sélectionnés pour le concours ont travaillé virtuellement au sein d’équipes disséminées dans toute la Suisse durant deux mois. Ils ont été suivis en ligne par François Grey, professeur au Centre universitaire d’informatique de l’UNIGE, et ses partenaires de l’Université de New York, avec l’apport de professionnels (EY, Firmenich, Nestlé, etc.).

Erasmus professionnel

Les membres de l’Alliance4YOUth, qui se sont tous engagés pour l’employabilité des jeunes, ont demandé à ce groupe de «millenials» ce qu’ils attendaient de leur employeur futur. Le résultat est à l’image de cette génération hyperconnectée: ils veulent travailler quand ils veulent et où ils veulent, mener leurs projets sans contrainte hiérarchique et élargir le cadre strict de la vie professionnelle en y apportant leurs passions, leurs envies de mobilité et leurs engagements pour le développement durable. Pour y parvenir, les lauréats du concours ont imaginé un programme de mobilité professionnelle de type Erasmus pour les employés. Ceux-ci pourraient partir quelques mois dans une autre entreprise, à l’étranger, pour leur bénéfice personnel et professionnel, mais aussi pour celui de leur employeur, qui fidélise ainsi sa main-d’œuvre, la forme et bénéfice des nouveaux acquis professionnels. Chantal Naguib, étudiante en pharmacie à la Faculté des sciences de l’UNIGE, est membre de l’équipe gagnante. Pour elle, l’intérêt du concours est d’apprendre aux étudiants que les défis d’aujourd’hui sont aussi des opportunités permettant d’imaginer de nouvelles solutions. En effet, les enfants de la révolution numérique peuvent inventer le travail de demain en utilisant les outils technologiques, avec lesquels ils sont parfaitement familiers, afin de travailler mieux et de façon plus responsable.

La pensée créative

Pour François Grey, l’importance du challenge réside précisément dans l’apprentissage de ce modèle participatif (crowdsourcing): «Ce concours permet de confronter les étudiants aux défis du monde et de les amener à penser, de manière créative, à la façon dont ces défis affectent leur vie. Il leur donne également une prise sur la manière dont les employeurs devraient, selon eux, se comporter pour participer activement aux objectifs de développement durable fixés par les Nations unies pour 2030.» —