20 mai 2021 - Melina Tiphticoglou

 

Vie de l'UNIGE

Du laboratoire au marché

La Faculté d’économie et de management lance l’Entrepreneurship Laboratory, un espace au service de la communauté universitaire qui se propose d’évaluer le potentiel économique des idées entrepreneuriales et d’aider le développement des projets prometteurs.

 

09_E-Lab_120x552.jpg

Illustration: R. Crameri


Accompagner l’entrepreneuriat et l’innovation au sein de l’UNIGE, tel est l’objectif de l’Entrepreneurship Laboratory lancé ce printemps par la Faculté d’économie et de management (GSEM) et ouvert à toute personne en lien avec l’institution (étudiant-es, chercheurs/euses, PAT ou alumni). Cet espace composé d’un guichet entrepreneurial, d’un accélérateur, d’un espace de co-working et d’ateliers pratiques pour étudiant-es, a pour ambition de mettre les compétences en management et en business de la GSEM au service des projets de la communauté UNIGE. Il fonctionnera en étroite relation avec les centres de compétence facultaires déjà existants: le Science Innovation Hub (SIH) de la Faculté des sciences, l’Accélérateur translationnel de la Faculté de médecine, le Pôle d’innovation numérique du Centre universitaire en informatique et le Geneva SDG Solution Space, créé dans le cadre de l'Initiative Genève/Tsinghua, qui forment le réseau Innovation de l'UNIGE.

 

Guichet d'orientation
Le guichet entrepreneurial de l’Entrepreneurship Laboratory sert de point d’entrée pour tout projet entrepreneurial à l’UNIGE. Il a pour objectif de tester le potentiel commercial des idées proposées par leurs détenteurs/trices et de les orienter vers la structure la plus adaptée au sein de l’UNIGE ou de l’écosystème genevois. «Pour qu’un projet entrepreneurial se fasse une place sur le marché, il faut qu’il soit viable économiquement, rappelle Nadine Reichenthal directrice de l’Entrepreneurship Laboratory. Prenons l’exemple de biochimistes qui souhaitent développer une molécule prometteuse, elles/ils doivent pouvoir s’appuyer sur une validation du besoin des client-es potentiel-les.» L’évaluation d’un projet se fait à l’aide de quatre critères déterminants: le produit répond-il à un besoin du public (désirabilité), répond-il aux exigences techniques du domaine (faisabilité), les recettes et les dépenses sont-elles équilibrées (viabilité) et, enfin, le projet est-il durable d’un point de vue éthique ou de l’utilisation des ressources (durabilité)?

Du laboratoire au marché
Les projets avec une réelle perspective commerciale ont la possibilité de rejoindre l’accélérateur de l’Entrepreneurship Laboratory dont le but est de soutenir l’innovation, à savoir tout concept ou idée qui crée une rupture et qui a le potentiel d’être diffusé à large échelle. Les porteurs/euses de projets bénéficieront d’un programme intensif de six mois proposant un accompagnement hebdomadaire, des ressources, un mentorat et des opportunités de réseautage, notamment grâce aux alumni de la GSEM. «Tous les projets ne vont pas arriver à maturité, explique Nadine Reichenthal. Mon rôle sera de les mettre à l’épreuve pour, si besoin, les faire rapidement pivoter et trouver leur marché. J’ai, par exemple, accompagné le développement d’un stéthoscope électronique qui ne rencontrait pas l’intérêt des médecins, mais qui a pivoté vers un usage commercial vétérinaire.»
Le programme d’accélération se déroule, selon le calendrier universitaire, entre septembre et janvier ou entre février et juillet. Les candidat-es sont sélectionné-es sur la base de leur dossier qui, en deux pages, doit expliciter à quoi sert le produit et à qui il est destiné. La postulation est ouverte aux projets de toutes les disciplines et de tous niveaux d’avancement. Le délai pour la session de septembre est fixé à fin juillet.


Ateliers pratiques
La palette à disposition des entrepreneur/euses en herbe s’enrichit également de deux cours qui s’adressent aux étudiant-es de toutes les facultés en 3e année de bachelor: «Les essentiels et la boîte à outils pour futurs innovateurs» donné à l’automne et un «Atelier d'entrepreneuriat» déjà introduit ce printemps. Lors de ce cours pratique, les étudiant-es collaborent avec des chercheurs et chercheuses pour les aider à évaluer le potentiel commercial de leurs idées, comme c’est le cas ce semestre, avec les préservatifs en cellulose bactérienne lancés par Ose!. Les étudiant-es ont pu évaluer la désirabilité du produit et identifier le public cible parmi les personnes allergiques au latex. «Ce qui me plaît dans ce cours, explique Benjamin Champion, étudiant à la GSEM, c’est qu’il y a 90% de pratique. Cela permet de se faire une bonne idée de ce qu’est l’entrepreneuriat et d’acquérir de nombreuses capacités très utiles comme celle d’apprendre à composer une équipe efficace avec des profils variés, de mener des interviews ou de se positionner dans un marché.» Pour Ekaterina Frolenkova, étudiante à la GSEM, il y a un double bénéfice à suivre un tel cours: «Nous apprenons en aidant des projets à atteindre leurs objectifs. Nous transformons la théorie en pratique, c’est très motivant.» Le nombre de places pour ces deux cours étant limité, l’inscription se fait sur lettre de motivation. Du côté de la formation continue, deux CAS sont proposés dans le domaine: le CAS en Entrepreneurial Management, déjà existant, et un nouveau CAS en Management qui offrira dès septembre un parcours individualisé sur l’ensemble des cours en GSEM Executive. À noter que les chercheurs ou chercheuses de la Faculté des sciences qui souhaiteraient suivre ces formations peuvent obtenir une bourse.
Enfin, dès que la situation sanitaire le permettra, un espace de coworking avec une vingtaine de places assises sera disponible à Uni Mail. Le lieu offrira un cadre propice aux échanges et aux synergies et des événements viendront ponctuellement animer ce laboratoire d’idées.

 

Pour en savoir plus

 

 

Vie de l'UNIGE