22 avril 2021 - Jacques Erard
La formation universitaire, gage d’avenir pour les réfugié-es
La nouvelle direction du programme InZone définit sa stratégie à destination des personnes victimes de crises ou de conflits, en misant sur l’enseignement supérieur en ligne.
Almarat Arnu Ngutulu, réfugié soudanais, fréquente le centre InZone dans le camp de Kakuma, au Kenya. Almarat s'est inscrit à l'université après avoir terminé le lycée en 2014, mais n'ayant pas les moyens de payer les frais, il a dû abandonner. Il est actuellement inscrit au programme «Connected Learning» d'InZone, où il suit des cours préparatoires en attendant de réintégrer l'université, pour étudier les relations internationales. Photo: Will Swanson/UNHC
Bien qu’elle ait longtemps été négligée par les acteurs/trices humanitaires, la formation tertiaire est de plus en plus considérée comme contribuant aux solutions durables offrant des perspectives d’avenir aux personnes réfugiées. Sur la base de ce constat, le programme InZone de l’UNIGE a récemment décidé de mettre sur pied un nouveau programme de formations universitaire dans deux camps de réfugié-es où il est déjà implanté: celui de Kakuma au Kenya qui, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) accueillait en 2020 plus de 196'000 réfugiés établis pour certains depuis trois générations, et celui d’Azraq en Jordanie occupé en grande partie par des ressortissant-es syrien-nes.
Nouvelle direction, nouvelle stratégie
InZone a été créé en 2011 par la professeure Barbara Moser-Mercer sous les auspices de la Faculté de traduction et d’interprétation. Le programme avait pour première ambition d’offrir des formations ponctuelles dans le domaine de l’interprétation dans les régions soumises à des conflits ou des crises humanitaires. Au fil du temps, l’offre s’est élargie, notamment par le biais des technologies numériques et de l’innovation pédagogique, pour permettre l’acquisition de compétences facilitant l’employabilité et l’autonomie des personnes en formation. Depuis janvier 2020, InZone s’est doté d’une nouvelle direction composée de Karl Blanchet, professeur à la Faculté de médecine, comme directeur académique, de Thierry Agagliate comme directeur exécutif, et de Lou Pisani comme administrateur. Celle-ci a défini une stratégie pour la période 2021-2025 reposant sur trois piliers: l’enseignement et la recherche, l’innovation ainsi que la responsabilisation. «InZone n’est pas qu’un programme humanitaire, c’est également un laboratoire d’innovation pédagogique au cœur de l’université de Genève, observe Stéphane Berthet, vice-recteur de l’UNIGE responsable des relations internationales. Ce laboratoire mobilise autour d’une cause commune importante enseignant-es, chercheurs/euses et étudiant-es, ici et dans les camps. Notre vision est que les équipes d’InZone à Genève, à Kakuma et à Azraq contribuent à ouvrir la voie d’une université plus ouverte, inclusive et innovante».