Faire entendre la voix des personnes migrantes ? Une lecture psychosociale et décoloniale d'une pratique participative.

Parmi les questions socialement vives, les thématiques de la migration et de « l’intégration » figurent souvent en tête de liste. La participation des personnes dites migrantes aux enjeux qui les concernent, que ce soit dans le domaine de la formation ou de la santé, apparaît comme une évidence, notamment pour répondre aux inégalités largement documentées en matière de santé et d’accès aux soins (pratiques souvent marquées par le racisme, les discriminations dans les milieux de santé, la minimisation de la symptomatologie, des soins peu ou mal prodigués).

Cette participation devient ainsi un axe central des institutions chargées de les accompagner. Toutefois, à l’analyse, la participation révèle certaines tensions. Cette présentation propose d’examiner, sur un plan théorique et à partir de terrains de recherche, la manière dont les rapports de pouvoir peuvent être reconduits au sein même de démarches dites participatives censées permettre aux publics issus de la migration de faire entendre leur voix.

 

Marwa Mahmoud est docteure en psychologie et maîtresse-assistante au sein de l’équipe I-ACT à la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université de Genève. Elle a travaillé dans le domaine de l’accompagnement psychosocial des personnes migrantes avant de réintégrer le monde académique, où elle développe des travaux et réflexions critiques sur l’interculturalité et les savoirs minorisés.

Ses recherches s’inscrivent dans une approche socioculturelle et décoloniale de l’apprentissage et de la formation, avec un intérêt particulier pour les pratiques participatives, la justice cognitive et les injustices épistémiques.

29 sept. 2025

Conférences de 2024 à 2026