25 août 2022 - Alexandra Charvet

 

Vie de l'UNIGE

Aux Eaux-Vives, trois étudiantes se battent contre les déchets

Dans le cadre du Master en psychologie du développement durable, trois étudiantes ont mené une intervention à la Plage des Eaux-Vives, le temps d’un week-end. Objectif: modifier le comportement des plagistes à l’égard des déchets.

 

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L'intervention imaginée par les trois étudiantes s'est déroulée à la Plage des Eaux-Vives les 19, 20 et 21 août. Photo: S. Forestier

 

«Ensemble, nous visons une plage zéro déchet». Avec ce slogan imprimé sur des tote bags et armées de pinces ramasse-déchets, Émilie Berthouzoz, Anastasia De Franchi et Sara Forestier, trois étudiantes en psychologie, ont arpenté, trois jours durant, les rives des Eaux-Vives. Leur action, pas si altruiste qu’il n’y paraît, résultait d’une analyse menée dans le cadre de leurs études, un travail qui visait à mettre sur pied une intervention en psychologie du développement durable et qui s’est notamment concrétisé autour de la responsabilité collective.

 

Ayant décidé de s’attaquer au littering – l’abandon de déchets – à la plage, les étudiantes ont d’abord défini, grâce à une série d’interviews et à une centaine de questionnaires, les déterminants psychologiques à l’œuvre sur le lieu retenu, à savoir la Plage des Eaux-Vives.

«Notre intervention a été mise en place spécifiquement pour ce site, précise Anastasia De Franchi. Elle ne pourrait pas être transposée ailleurs telle quelle, les prédicteurs du comportement considéré comme problématique étant propres à chaque situation.»

Sur la base de leurs résultats, les jeunes femmes ont alors développé leur action suivant trois axes: la facilitation du comportement en distribuant sacs et pinces au public de la plage, la création d’une identité de groupe autour d’un même objectif avec un slogan simple que l’on retrouvait tant sur les sacs de ramassage que sur de grandes affiches placées de part et d’autre de la plage et, enfin, l’élaboration d’une nouvelle norme sociale en incitant, par l’exemple et grâce à la complicité d’ami-es qui se sont prêté-es au jeu du ramassage, d’autres personnes à faire de même. «Notre analyse a montré que si les plagistes ont conscience des enjeux environnementaux autour des déchets, ils et elles n’envisagent à aucun moment de ramasser les détritus laissés par les autres», précise Sara Forestier.

Afin de pouvoir analyser l’impact de leur intervention, les étudiantes ont classé et pesé les déchets collectés sur la plage par la Voirie le week-end précédant leur action, soit l’équivalent de 35 kg de verre, 7 kg de PET et 5 kg de plastiques non recyclables pour une seule journée.

«Durant notre intervention, la quantité de déchets récoltés a été bien moindre, souligne Émilie Berthouzoz. Toutefois, un travail statistique est encore nécessaire à ce stade afin de s’assurer que cette différence est significative. En particulier, les données météo (ensoleillement, humidité, etc.), qui ont un impact important sur la fréquentation du lieu, doivent encore être intégrées.» Les résultats de l’intervention ne seront connus qu’en janvier. S’ils devaient se révéler significatifs, la Ville de Genève pourrait reconduire l’opération, moyennant quelques ajustements. Affaire à suivre, donc…

 

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