Journal n°152

Six semaines de cours en ligne pour revoir sa compréhension des drogues

image-7.jpgSaviez-vous que seulement 10 à 20% des personnes qui consomment des drogues en ont un «usage problématique»? Ou que 75% de la population mondiale n’a qu’un accès limité ou aucun accès aux médicaments de la douleur, car ils relèvent du régime des stupéfiants? Améliorer la connaissance sur les drogues et, en passant, tordre le cou à certaines idées reçues, tel est l’objectif de «Drugs, drug use, drug policy and health», un MOOC (cours en ligne ouvert et massif) lancé en juin par l’Institut de santé globale de l’UNIGE.

«Ce cours se concentre sur les aspects de santé et les droits humains», explique Jennifer Hasselgard-Rowe (UNIGE) qui a coordonné ce programme avec Barbara Broers (UNIGE), Aymeric Reyre (Paris 13) et Michel Kazatchkine (IHEID).

«L’ambiguïté du mot drug en anglais (qui signifie tant drogue que médicament) reflète bien le fait que les substances psychoactives peuvent être à la fois des médicaments essentiels et des produits potentiellement dangereux dans certaines circonstances», précise Jennifer Hasselgard-Rowe.

Premier du genre, le cours aborde le sujet de façon multidisciplinaire, en donnant la parole à plus de 40 intervenants, issus des milieux scientifiques et institutionnels, de la société civile et des consommateurs de drogues.

Le programme, composé de six modules d’une semaine chacun, débute en posant le cadre général: ce que sont les drogues, pourquoi les gens y recourent, et quels sont les mécanismes globaux du contrôle international des substances psychoactives. La deuxième semaine, une présentation de l’utilisation large et variée des drogues à travers le monde permet d’envisager le problème de façon non manichéenne. Les politiques de santé publique et leur capacité à faire face à la consommation de drogues par des actions de prévention ou de traitement font l’objet de la troisième semaine de cours. Suit un questionnement de la politique de répression généralisée et une réflexion sur les conséquences négatives d’un tel choix. Le cas particulier du manque d’accès aux opioïdes et aux autres médicaments contrôlés est abordé la cinquième semaine. Le cours se termine par une discussion sur la nécessité de réformer la politique en matière de drogue.

Le MOOC compte à ce jour près de 2 000 participants du monde entier, il est accessible en tout temps et s’adresse à toute personne intéressée.  —

«Drugs, drug use, drug policy and health»