Journal n°162

Mille kilomètres à la rame en faveur de l’Appel de Genève

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Thomas Romailler, ses coéquipières et coéquipiers Émilie Yakoubian, Amanda Zou et Arthur Waltz sur la Saône.


Thomas Romailler se présente, le sourire radieux. Les plus de 1000 kilomètres qu’il vient de parcourir à la rame avec d’autres étudiantes et étudiants de l’UNIGE n’ont visiblement pas laissé de traces, du moins sur le plan physique. Car dans sa tête, les souvenirs – les bons comme les moins bons – se bousculent encore. Le 30 juin, il s’élançait avec quatre rameuses et rameurs et un barreur, tous membres de l’équipe d’aviron de compétition de l’Université, sur le Rhône à Genève avec pour objectif de gagner l’océan Atlantique, en passant par Lyon, la Saône, la Loire, pour atteindre enfin le port de Saint-Nazaire, le 4 août. 

Loin de se limiter à une aventure sportive, cette traversée fluviale de la France visait à lever des fonds en faveur de l’Appel de Genève, une ONG humanitaire qui s’engage à améliorer la protection des civils dans les conflits armés, une cause à laquelle sont sensibles ces étudiants en droit, en relations internationales, en économie, en théâtre et en médecine, originaires de Suisse, de Monaco, de France ou encore d’Australie. Au 26 août, 23 250 francs ont ainsi été récoltés. L’action se termine le 30 septembre.

Au-delà des aspects sportifs et humanitaires, cette aventure s’est avérée une magnifique expérience humaine

Par une météo souvent caniculaire, avec des températures proches de 42 °C, mais aussi des intempéries, les embûches n’ont pas manqué. À commencer par les nombreux barrages sur le Rhône qui ont obligé Thomas, ses coéquipières et coéquipiers à marcher, parfois sur plusieurs kilomètres, en poussant leur embarcation à l’aide d’un chariot construit spécialement à cet effet. Ils ont également été ralentis par le refus des autorités françaises de les laisser emprunter le canal du Centre reliant la Saône à la Loire. Une fois ce dernier fleuve rejoint, l’embarcation a donné du fil à retordre à l’équipe. Peu adaptée à la navigation sur un cours d’eau aussi tortueux que la Loire, la yole en bois de 10 mètres de long et de plus de 100 kg datant des années 1970, offerte par la Société nautique de Genève, fait naufrage à trois reprises, sans compter les impacts de rochers et les voies d’eau qu’il a fallu colmater en toute hâte.

Ces obstacles n’ont toutefois pas entamé la détermination du groupe, qui a vu son moral remonter en flèche à chaque fois que des locaux leur ont apporté de l’aide. «Au-delà des aspects sportifs et humanitaires, cette aventure s’est avérée une magnifique expérience humaine, relève Thomas Romailler. En raison des difficultés rencontrées, nous devions souvent prendre des décisions très rapides, surmonter nos divergences, gérer les tensions. Tout cela a soudé le groupe d’une façon incroyable. C’était aussi un émerveillement d’être constamment dans la nature, entourés d’arbres. Je recommencerais demain!»  —

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