Journal n°163 du 28 sept au 10 oct 2019

Genève au centre de la transition numérique et des défis éthiques

image-6.jpgLe big data et le développement des algorithmes qui l’exploitent promettent des percées importantes dans les domaines de la médecine, de la coopération internationale, de la recherche fondamentale et appliquée. Mais la transition numérique peut aussi avoir un impact sur les droits humains, les emplois, les processus démocratiques, la stabilité financière ou la souveraineté nationale.

Ces problèmes ne seront pas résolus par la technologie, mais par une approche pluridisciplinaire capable d’en aborder toutes les facettes. «C’est le projet que porte la Swiss Digital Initiative (SDI), comme les institutions qui en sont à l’origine», souligne Yves Flückiger, recteur de l’UNIGE et membre du conseil de fondation.  Présidé par Doris Leuthard, ancienne conseillère fédérale, le conseil de la SDI accueille également Joël Mesot, président de l’ETH Zurich; Marc Walder, fondateur de digitalswitzerland, et Ivo Furrer, président de digitalswitzerland.

La Swiss Digital Initiativesera lancée lors du prochain World Economic Forum de Davos

La SDI s’inscrit dans le long terme. Elle vise à définir des lignes de conduite, des outils et des mécanismes pour le développement et la mise en œuvre de standards éthiques dans les domaines du traitement des données et des processus algorithmiques. Elle s’adresse principalement, mais pas exclusivement, aux entreprises ayant une forte présence internationale et sera lancée lors du prochain World Economic Forum de Davos, en janvier 2020, où seront dévoilés les premiers projets concrets. Ils devront répondre aux nombreux problèmes éthiques posés par la numérisation de la société, qui vont de la collecte massive des données personnelles et de leur exploitation par l’intelligence artificielle à la cybercriminalité, en passant par l’automatisation ou les «fake news». Autant de risques qui portent atteinte à la confiance entre les citoyens, les entreprises et les gouvernements.

Portée par digitalswitzerland, la SDI aura son siège à Genève. Un choix logique pour Yves Flückiger. «Depuis un siècle, notre ville est l’une des capitales mondiales du multilatéralisme où se retrouvent tous les acteurs des politiques publiques: organisations internationales, représentants de la société civile, multinationales. Ce à quoi il faut ajouter une université polyvalente parmi les meilleures du monde, particulièrement bien placée pour aborder de manière transversale la question de la société digitale.»

En renforçant les liens que l’UNIGE établit avec l’ensemble des acteurs économiques et sociaux, la SDI prolonge aussi l’action du Geneva Sciences-Policy Interface (GSPI), lancé il y a une année pour développer les synergies entre la recherche fondamentale et l’action des organisations internationales. «Le réseau académique, avec le soutien des partenaires économiques et sociaux ainsi que de la Genève internationale, a toutes les compétences pour apporter des solutions aux grands défis du monde digital», conclut le recteur. —