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1950-08-06, Henry Corbin à Denis de Rougemont

Cher vieux Denis,

Ces quelques lignes simplement pour te dire que nous sommes de nouveau ici depuis environ un mois. Comme l’an dernier nous repartirons pour la Perse à la fin d’octobre. Il y a donc sûrement moyen de passer quelques bons moments ensemble, et de nous communiquer des expériences qui nous mènent par des routes parallèles, comme nous le constations avec tant de plaisir. On ne sait plus rien de toi depuis un an… Simplement j’ai lu dans les journaux que tu étais à Beaune, où d’après les citations tu disais d’excellentes choses.

Veux-tu nous dire ton programme ? Pour nous, nous allons quelques jours cette semaine en Normandie, ensuite du 20 août au 1er septembre, comme l’an dernier, [p. 2] à Ascona, pour la session d’Eranos, où je dois m’acquitter de deux conférences. Jung sera là cette année. Il y aura aussi Massignon, Eliade, Beirnaert, van d. Leeuw, etc. Pendant septembre et octobre nous serons à Paris, sauf quelques petites fugues, peut-être, en week-end. Donc, si comme nous l’espérons beaucoup, tu passes à Paris, ne manque pas, je te prie, de faire signe.

À tout bientôt donc, mon cher Denis. Nous avons pensé beaucoup à toi au cours de l’année, à tes longues épreuves. Je te redis ma plus fraternelle et affectueuse amitié.
Henry Corbin