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1955-12-02, Henry Corbin à Denis de Rougemont

Cher Denys,

Ce petit mot à la hâte pour accompagner le papier ci-joint. Par ce même courrier (avion du 3 décembre), j’en envoie un exemplaire à Pierre Sipriot, chez Plon. Tu vois si j’ai fait diligence ! Mais le sujet me tenait à cœur, et puis il y avait un tas de raisons sentimentales. Nous trouver tous réunis, tous, pour la première fois, depuis tant d’années. Alors j’ai écrit ce papier en une nuit au courant de la plume, comme tu me l’avais demandé. 10 feuillets, pas plus. Mais j’ai l’impression que les principales hérésies corbiennes y sont soigneusement condensées. Enfin, tu me diras ce que tu en penses, et principalement aussi ce qu’en pense Nanik. Je t’envoie ce double, pour que vous en ayez tous deux la primeur.

Nous comptons être à Paris le 18 décembre (encore 2 cours aux Hautes Études avant Noël). Quatre jours de détente à Beyrouth, après un surmenage infernal.

Alors, à bientôt. Mes hommages amicaux à Nanik et toutes les pensées affectueuses de Stella. Fraternellement à toi.
Henry Corbin